L’affaire Imane Khelif prend une nouvelle dimension avec l’ouverture d’une enquête judiciaire visant des personnalités influentes pour des propos jugés haineux. Nabil Boudi, l’avocat de la boxeuse algérienne médaillée d’or aux Jeux Olympiques de Paris, a révélé à la revue « Variety » que le propriétaire de Tesla et de la plateforme X (anciennement Twitter), Elon Musk, ainsi que l’auteure de la série « Harry Potter », J.K. Rowling, sont nommément cités dans la plainte pénale déposée auprès du Pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet la semaine dernière.
L’avocat a également indiqué que l’ancien président américain Donald Trump serait également visé par l’enquête. Selon Boudi, le fait que Trump ait tweeté sur le sujet implique qu’il sera nécessairement examiné dans le cadre de l’accusation, que son nom soit explicitement mentionné ou non dans la plainte. Cette approche permettrait au parquet d’avoir toute latitude pour enquêter sur l’ensemble des personnes impliquées, y compris celles ayant partagé des messages haineux sous pseudonyme.
La portée de cette action en justice pourrait s’étendre au-delà des frontières françaises. Boudi a mentionné l’existence d’un accord avec une organisation américaine homologue du Pôle national de lutte contre la haine en ligne, laissant entrevoir la possibilité de poursuites internationales.
Les messages incriminés incluent un post de Rowling partageant une photo du combat entre Khelif et l’Italienne Angela Carini, accusant la boxeuse algérienne d’être un homme « prenant plaisir à intimider une femme ». Musk, quant à lui, a relayé un message de la nageuse Riley Gaines affirmant que « les hommes n’ont pas leur place dans le sport féminin ».
Trump n’est pas en reste, ayant réitéré des allégations infondées sur le genre d’Imane Khelif lors d’un rassemblement électoral dans le Montana, quelques heures après sa victoire olympique.
Cette controverse survient dans un contexte déjà tendu pour Khelif, âgée de 25 ans. Sa victoire dans la catégorie des 66 kg aux JO de Paris a été précédée d’un échec au test de féminité lors d’une compétition de la Fédération internationale de boxe en 2023, avant d’être blanchie par le Comité International Olympique. La boxeuse s’est retrouvée au cœur d’une polémique sur son identité de genre, alimentée par un différend entre le CIO et la Fédération internationale de boxe.
Malheureusement, Imane Khelif est devenue la cible d’une campagne de haine et de désinformation teintée de racisme sur les réseaux sociaux, soulignant l’urgence d’une action judiciaire pour lutter contre ces dérives en ligne.