Le Trésor public marocain fait face à des pressions financières croissantes, alors que les besoins de financement ont considérablement augmenté ces derniers mois. Selon les derniers rapports du ministère de l’Économie et des Finances, le déficit du Trésor a atteint 47,3 milliards de dirhams à la fin du mois de juin, soit une hausse de 46,9 % par rapport à la même période de l’année précédente, où le déficit s’élevait à 32,2 milliards de dirhams.
Pour financer ce déficit budgétaire, le Trésor a émis des obligations intérieures d’une valeur totale de 139,7 milliards de dirhams, tout en remboursant 92,3 milliards de dirhams au cours de la même période. À l’international, le Trésor a emprunté 21,3 milliards de dirhams et a remboursé 16,6 milliards de dirhams, portant ainsi le montant net des emprunts extérieurs à 4,7 milliards de dirhams.
Amin Sami, expert en économie et en stratégie, souligne que cette hausse des besoins du Trésor reflète une augmentation significative des dépenses publiques, en particulier dans le domaine des investissements. Des projets majeurs tels que ceux liés à la Coupe du Monde, la gestion de l’eau, ainsi que le développement des infrastructures, y compris routières, ferroviaires et numériques, sont en cause.
Malgré cette augmentation des dépenses, ces investissements sont considérés comme stratégiques pour soutenir la croissance économique à long terme. Cependant, le financement de ces projets nécessite des ressources supplémentaires, ce qui alourdit le fardeau financier de l’État.
Pour faire face à cette situation, Amin Sami propose des stratégies visant à améliorer les revenus de l’État, réduire les dépenses et relancer l’économie de manière durable. Cela inclut une meilleure gestion fiscale, l’attraction des investissements étrangers et nationaux, ainsi que la numérisation des services publics pour stimuler l’économie locale.