Le tribunal de première instance de Benslimane a pris une décision importante dans l’affaire très médiatisée de la « domestique Kenza ». Ce jeudi, le tribunal a ordonné que les témoins, qui ne se sont pas présentés pour témoigner malgré leur convocation, soient amenés de force à la prochaine audience, prévue pour le jeudi 5 septembre. Ces neuf témoins ont également été condamnés à une amende de 2000 dirhams chacun pour leur absence injustifiée, tandis qu’un seul témoin a répondu présent.
Lors de cette audience, la défense de l’employeuse et de son mari, tous deux en détention provisoire, a demandé leur libération sous caution. Toutefois, le tribunal a reporté sa décision sur cette demande jusqu’à la fin de la séance, laissant peu d’espoir à la défense, surtout que Kenza refuse de retirer sa plainte.
L’affaire de Kenza, âgée de 27 ans et originaire de la commune de Sidi Hajjaj, dans la région de Settat, a éclaté lorsque des vidéos montrant les sévices qu’elle aurait subis aux mains de son employeuse à Mansouria, dans la province de Benslimane, ont été diffusées sur les réseaux sociaux, provoquant une onde de choc.
En réponse à cette situation, le procureur général du Roi, Hassan Daki, a ordonné l’ouverture d’une enquête approfondie. Cette enquête a été confiée à la Gendarmerie Royale de Bouznika, sous la supervision du procureur général de Casablanca. Les premiers éléments de l’enquête ont conduit à l’arrestation de l’employeuse et de son mari, qui ont été incarcérés à Benslimane après que les faits reprochés ont été jugés suffisamment graves.
Selon les déclarations de Kenza à la police judiciaire, elle aurait été non seulement torturée mais aussi séquestrée et affamée par la famille pour laquelle elle travaillait. Pendant neuf mois, elle aurait enduré des violences physiques et psychologiques, jusqu’à ce qu’elle trouve l’occasion de s’échapper en taxi vers Mohammedia, profitant d’un moment où elle était sortie pour jeter les ordures.
Les rapports médicaux ont corroboré son récit, révélant la présence de fractures et de blessures sur son corps, dont une main droite nécessitant une opération chirurgicale de trois heures.
Cette affaire, révélatrice des abus potentiels subis par les domestiques, a suscité une indignation généralisée et met en lumière les failles dans la protection des droits des travailleurs domestiques au Maroc. Le verdict final est très attendu, car il pourrait établir un précédent important dans la lutte contre les mauvais traitements infligés aux employés de maison.
Bravo à la justice marocaine