L’Afrique du Nord est la région la plus touchée par le réchauffement climatique sur le continent africain, malgré sa faible contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Selon un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM), cette région a enregistré une augmentation moyenne des températures d’environ 0,4 °C par décennie entre 1991 et 2023, contre 0,2 °C par décennie entre 1961 et 1990. Ce constat place l’Afrique du Nord en tête des sous-régions les plus affectées par le réchauffement climatique en Afrique.
Les conséquences de ce réchauffement sont particulièrement visibles au Maroc, où l’été 2024 a été marqué par des températures record, atteignant jusqu’à 50 °C à Agadir. Cette hausse des températures, en ligne avec les tendances mondiales, menace gravement la sécurité alimentaire de la région. En effet, la production céréalière de l’Afrique du Nord a diminué de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, avec une estimation de 33 millions de tonnes en 2023.
La Commissaire à l’Économie rurale et à l’Agriculture à la Commission de l’Union africaine, Josefa Leonel Correia Sacko, a souligné l’urgence d’investir dans les services météorologiques et les systèmes d’alerte précoce pour permettre une meilleure adaptation au changement climatique et renforcer la résilience du continent. Alors que l’Afrique contribue seulement à hauteur de 4 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle subit de plein fouet les effets dévastateurs du réchauffement climatique.
Au-delà des températures extrêmes, le continent africain a été confronté en 2023 à une série de catastrophes climatiques, notamment des vagues de chaleur meurtrières, des inondations, des cyclones tropicaux et des sécheresses prolongées. Ces phénomènes extrêmes ont coûté aux pays africains entre 2 et 5 % de leur produit intérieur brut, destinés à la gestion de ces crises.
La Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo, a rappelé que l’Afrique s’est réchauffée plus rapidement que le reste du monde au cours des 60 dernières années. Cette situation alarmante souligne l’urgence d’une action collective pour atténuer les effets du changement climatique et protéger les populations africaines.