L’étude américaine, présentée dimanche 5 juin dernier au congrès de cancérologie ASCO (à Chicago, aux États-Unis) et publiée le même jour dans le New England Journal of Medicine a de quoi frapper les esprits.
Rémission 6 à 25 mois après le traitement
La totalité des patients traités pour un cancer du rectum non métastatique avec du dostarlimab, un médicament d’immunothérapie produit par une biotech rachetée par le géant GSK, sont en rémission six à vingt-cinq mois après le traitement. Et avec une bien meilleure tolérance que le traitement standard à base de radiochimiothérapie et de chirurgie.
L’étude ne concerne que dix-huit patients (dont douze ont reçu ce produit). Elle n’a pas été évidente à lancer, souligne un des auteurs, le Dr Andrea Cercek, du Memorial Sloan Kettering Cancer (État de New York), puisque des solutions thérapeutiques, imparfaites mais efficaces, existaient.
Une révolution ?
Au-delà du petit effectif, qui impose que les résultats devront être répliqués pour être validés, les patients concernés étaient touchés par des tumeurs particulières : « Avec une instabilité microsatellitaire, qui concerne 5 % des tumeurs du rectum. On sait que c’est un bon marqueur de l’efficacité de ce type d’immunothérapies. C’est même devenu le standard de traitement dans la maladie à son stade avancé, souligne le Dr Esma Saada-Bouzid (du Centre Antoine Lacassagne de Nice) qui n’a pas participé à l’étude. Si les résultats se confirment, cela va révolutionner le traitement de ce sous-groupe de cancers colorectaux. »
Cette anomalie de la tumeur se retrouve plus fréquemment dans les cancers colorectaux, mais elle existe aussi dans d’autres cancers. « Faut-il la rechercher dans toutes les tumeurs, dès le stade curable », s’interroge le Dr Saada-Bouzid ?