La justice suisse vient de rendre un verdict qui bouleverse l’affaire Tariq Ramadan. Le penseur islamique suisse, initialement acquitté en première instance, se voit désormais condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, pour viol et contrainte sexuelle. Cette décision de la cour d’appel de Genève marque un tournant significatif dans ce dossier judiciaire complexe et médiatisé.
Le Palais de Justice de Genève a annoncé que la chambre pénale d’appel a infirmé le jugement rendu le 24 mai 2023 par le tribunal de première instance. La cour a reconnu Tariq Ramadan coupable de la majorité des faits qui lui étaient reprochés, notamment des actes de viol et de contrainte sexuelle survenus dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008 à Genève.
Cette condamnation fait suite à la plainte déposée en 2018 par une femme convertie à l’islam, connue sous le pseudonyme de « Brigitte ». Elle accusait Ramadan de l’avoir soumise à des actes sexuels brutaux, accompagnés de violences physiques et verbales, dans une chambre d’hôtel genevoise. Tariq Ramadan, pour sa part, a toujours nié ces accusations, affirmant être victime d’un complot.
Le jugement rendu le 28 août est susceptible d’un recours devant le Tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire suisse, dans un délai de 30 jours. Cette possibilité de recours laisse présager que l’affaire pourrait connaître de nouveaux développements dans les semaines à venir.
Ce revirement judiciaire soulève de nombreuses questions sur l’évaluation des preuves et témoignages dans les affaires de violences sexuelles. Les juges d’appel ont estimé que de nombreux éléments, tels que des témoignages, rapports médicaux et expertises, corroboraient les déclarations de la plaignante, contrairement à l’appréciation faite en première instance.