Au moins neuf personnes ont perdu la vie et 48 autres sont portées disparues après le naufrage d’une embarcation de migrants près de l’île d’El Hierro, dans l’archipel des Canaries, durant la nuit de vendredi à samedi, selon les secours maritimes espagnols. Le drame s’est déroulé après un appel de détresse reçu à 00h15. Sur les 84 personnes à bord, 27 ont pu être secourues tandis que 9 corps ont été retrouvés. Les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver les 48 disparus.
Cette tragédie vient s’ajouter à une longue liste de naufrages survenus ces dernières années sur la dangereuse route de l’Atlantique, empruntée par des milliers de migrants tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique. Début septembre, un autre naufrage au large du Sénégal avait déjà fait au moins 39 victimes.
Les traversées vers les Canaries, souvent effectuées sur des embarcations vétustes et surchargées, représentent un péril mortel pour les migrants, confrontés aux courants puissants et aux longues distances en mer. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 4.857 personnes ont disparu sur cette route depuis 2014. Cependant, les chiffres réels pourraient être bien plus élevés. Caminando Fronteras, une ONG espagnole, estime que 18.680 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser l’Atlantique pour atteindre l’Europe.
Pour faire face à cette crise, l’Espagne a signé fin août des accords avec la Mauritanie et la Gambie afin de renforcer la lutte contre les passeurs et promouvoir une migration légale et sécurisée. Malgré ces efforts, les arrivées de migrants aux Canaries continuent d’augmenter : au 15 août, 22.304 migrants avaient atteint l’archipel depuis le début de l’année, soit une hausse de 126% par rapport à 2023.
Cette route, qualifiée de « route de la mort », reste une voie périlleuse pour des milliers de personnes fuyant la pauvreté et les conflits, dans l’espoir d’un avenir meilleur en Europe.