Après une période estivale marquée par des prix record, le prix du poulet au Maroc a commencé à chuter progressivement. En septembre, le kilo se vendait à 19 dirhams dans les marchés de détail, offrant ainsi un répit tant attendu aux consommateurs, en particulier ceux à faible revenu, souvent affectés par la flambée des prix de cette « viande des pauvres ».
Cependant, cette baisse n’est pas perçue de la même manière par les producteurs et éleveurs de volailles. Mohamed Aboud, président de l’Association Nationale des Éleveurs de Poulet de Chair, a exprimé sa préoccupation face à ce déclin des prix. Selon lui, vendre le kilo à 16 dirhams à la ferme cause des pertes importantes aux petits éleveurs, qui ont acheté les poussins à des prix élevés, souvent à 14 dirhams chacun, et doivent maintenant vendre leurs poulets après plusieurs semaines d’élevage à un prix presque équivalent au coût de production.
Le phénomène s’explique en partie par la baisse de la demande après l’été, mais aussi par la hausse soudaine de l’offre des grandes entreprises de couvoirs, qui continuent de jouer un rôle majeur dans la fluctuation des prix. Aboud met également en lumière la responsabilité de la fédération du secteur pour n’avoir pas réussi à stabiliser les prix des intrants.
Malgré la baisse actuelle des prix, Aboud estime que cette tendance ne durera pas, à moins que des mesures gouvernementales concrètes ne soient prises pour réguler les pratiques de ce secteur crucial.