Depuis des décennies, le dinar algérien se maintient principalement grâce à la rente des hydrocarbures, mais aujourd’hui, il est pris dans une spirale de dévaluation inquiétante. Le marché parallèle, devenu une référence informelle, continue de dicter la valeur du dinar par rapport aux devises internationales comme l’euro et le dollar. Alors que la demande de devises monte en flèche en Algérie, notamment pendant les périodes de voyage ou de tensions économiques, le dinar connaît une chute sans précédent. À présent, on s’approche d’un taux alarmant de 300 dinars pour un euro sur le marché parallèle.
Pour un salarié algérien qui perçoit le salaire minimum, soit 20 000 dinars par mois, cette dévaluation a des conséquences dramatiques. Converti au taux actuel du marché parallèle, son salaire ne vaudrait plus que 67 euros environ. Cette perte de valeur met en lumière la fragilité économique à laquelle de nombreux Algériens font face, alors que l’inflation continue d’éroder leur pouvoir d’achat.
Les récentes décisions politiques, telles que la suspension de l’immatriculation des véhicules d’occasion ou l’interdiction de certains programmes scolaires étrangers, n’ont fait qu’aggraver la situation. La demande de devises s’est intensifiée, et l’euro est devenu une valeur refuge pour ceux qui cherchent à protéger leurs économies contre la chute du dinar. Les augmentations salariales annoncées par le gouvernement ne suffisent qu’à compenser partiellement les effets d’une inflation galopante, exacerbée par la planche à billets et la loi de l’offre et de la demande.
Dans ce contexte, il devient de plus en plus difficile pour les Algériens, et particulièrement ceux au SMIG, de subvenir à leurs besoins face à cette crise monétaire.