Le marché mondial du blé traverse une période de turbulence intense, atteignant en septembre 2024 des niveaux records avec un prix de 230 euros par tonne, soit une hausse de 20 % par rapport au mois précédent. Cette flambée des prix n’épargne pas le Maroc, qui dépend fortement des importations pour satisfaire sa demande en céréales. En effet, les importations de blé sont passées de 7,8 millions de tonnes lors de la campagne 2021-2022 à 10 millions de tonnes cette année, accentuant les pressions sur les finances publiques.
Les causes de cette crise sont multiples. D’une part, la Russie, premier exportateur mondial de blé tendre, fait face à une demande croissante en raison d’une offre limitée. D’autre part, la France, autre acteur majeur du marché, a connu sa pire récolte depuis des décennies, avec une baisse de production de 25 % par rapport à l’année précédente.
Badr Zahir Al-Azraq, analyste économique, explique que cette hausse des prix ramène le Maroc à la crise provoquée par la guerre russo-ukrainienne, qui avait perturbé les chaînes d’approvisionnement en céréales et en carburants, générant une inflation globale. Il souligne également que le Maroc est confronté à une sécheresse structurelle qui dure depuis plus de six ans, aggravant la pénurie de blé et d’autres produits agricoles.
Dans ce contexte, Omar El-Kettani, économiste, appelle à une révision urgente des politiques agricoles et hydriques du pays, insistant sur l’importance de trouver des solutions durables pour réduire la dépendance aux importations et protéger le pouvoir d’achat des citoyens.