Le constructeur automobile Stellantis, quatrième au niveau mondial, se retrouve à un tournant stratégique, impactant sa production en Europe et au Maroc. En Italie, le groupe a annoncé une réduction de moitié de sa capacité de production, en lien avec la transition vers les véhicules électriques. À partir de novembre, plusieurs usines, dont celles de Pomigliano d’Arco et Termoli, seront temporairement arrêtées, touchant la production des moteurs FIRE et GSE ainsi que la Fiat Panda. Cette baisse de production résulte du recul des commandes de véhicules électriques en Europe, un phénomène qui affecte plusieurs constructeurs automobiles européens.
En parallèle, Stellantis intensifie ses opérations au Maroc. L’usine de Kénitra, inaugurée en 2019, verra sa production doubler, passant de 200.000 à 450.000 véhicules par an, grâce à un investissement de 300 millions d’euros. Ce projet s’accompagne de l’installation de nombreux fournisseurs, renforçant ainsi l’écosystème automobile marocain.
La situation en Italie est cependant plus tendue, avec des milliers de salariés en grève à Rome pour protester contre ce qu’ils perçoivent comme un « désengagement » de Stellantis dans la région. Depuis la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler, les effectifs en Italie ont chuté de 40 %, alimentant les craintes de fermetures d’usines et de délocalisations. Alors que l’Europe traverse des incertitudes économiques, le Maroc devient un levier de croissance stratégique pour Stellantis.