Le journaliste Ouadih Dada, figure emblématique de la deuxième chaîne nationale marocaine, a été suspendu de ses fonctions à compter du 21 octobre. Rédacteur en chef et présentateur du journal télévisé en français « Info Soir » les week-ends, cette suspension résulte de ses prestations externes, réalisées en dehors de son cadre professionnel à 2M. La direction de la chaîne a jugé ces activités externes contraires à son statut au sein de l’institution publique.
Cette sanction a rapidement provoqué une vive réaction au sein du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), auquel Ouadih Dada s’est récemment affilié. Le syndicat dénonce une mesure « arbitraire » et suggère un lien entre cette suspension et la récente restructuration syndicale qui a impliqué plusieurs journalistes, dont Dada. Le timing de cette décision suscite des interrogations, notamment au regard de la représentativité syndicale, le responsable de l’information à 2M étant lui-même affilié à la Fédération nationale de la presse, des médias et de la communication (FNPMC), un organisme rattaché à l’Union marocaine du travail (UMT).
Une sanction administrative jugée « punitive » par le SNPM
Le SNPM perçoit cette suspension comme une forme de représailles suite à la réorganisation de son antenne syndicale au sein de 2M. En effet, lors d’une récente assemblée générale du SNPM, plusieurs journalistes de la chaîne, dont Ouadih Dada, avaient pris part activement à la restructuration. Le syndicat pointe du doigt un climat tendu au sein de la chaîne et met en doute l’impartialité de la décision. Le bureau syndical de la FNPMC, lui, réfute catégoriquement ces accusations, arguant que la sanction est purement administrative et ne repose sur aucune animosité syndicale.
Réactions syndicales et apaisement des tensions
Face à la polémique, plusieurs responsables syndicaux ont appelé à un apaisement des tensions et ont tenu à clarifier que la sanction ne relevait pas d’un différend syndical. Mohamed Elwafy, responsable au sein de l’UMT, a pris la parole sur les réseaux sociaux pour démentir toute hostilité envers les membres affiliés au SNPM. Il a souligné que les relations entre les collègues des différents syndicats sont « normales » et basées sur une coopération quotidienne, rappelant la récente participation d’Ouadih Dada à des événements syndicaux aux côtés de la Fédération.
Le bureau syndical de l’UMT, tout en suivant de près l’évolution de ce dossier, a également annoncé la tenue prochaine d’une réunion pour discuter des implications de cette suspension.
Bien que justifiée par la direction de 2M sur la base de ses activités externes, La suspension d’Ouadih Dada soulève des questionnements sur le climat syndical au sein de la chaîne. Si certains y voient une sanction administrative, d’autres y perçoivent une tentative de répression envers les journalistes affiliés à un autre syndicat. La suite de cette affaire dépendra sans doute des discussions à venir entre les différentes instances syndicales et la direction de 2M.
.