Dans un contexte où le gouvernement marocain cherche à réduire le déficit budgétaire à 3,5% du PIB d’ici 2025, l’augmentation de la taxation sur les produits tels que l’alcool, la bière et le tabac devient une des solutions prioritaires. En effet, ces produits, souvent associés à des problématiques de santé publique, représentent des sources stables de revenus pour les caisses de l’État.
Le gouvernement Akhannouch, déterminé à atteindre un équilibre budgétaire tant recherché depuis 2008, année du dernier excédent budgétaire, compte sur les taxes intérieures de consommation (TIC) pour renforcer ses recettes. Le projet de loi de finances (PLF) 2025 prévoit ainsi une hausse de 14,49% des recettes publiques grâce à ces taxes, en espérant atteindre 657,8 milliards de dirhams (MMDH).
Les boissons alcoolisées, les bières, et plus particulièrement les cigarettes, constituent des piliers majeurs de cette stratégie fiscale. Rien qu’avec ces trois catégories, le gouvernement espère recueillir 16,443 MMDH l’année prochaine. Les projections incluent 1,190 milliard de dirhams issus des taxes sur le vin et l’alcool, 1,553 milliard sur la bière, et pas moins de 13,7 milliards de dirhams provenant des taxes sur les cigarettes.
Une comparaison frappante montre que les recettes fiscales attendues des cigarettes en 2025, s’élevant à 13,7 MMDH, sont presque deux fois plus élevées que celles du groupe OCP, leader national de l’industrie des phosphates, avec une prévision de 7,5 MMDH. Cette différence souligne l’importance croissante des taxes sur les produits de consommation dans la stratégie budgétaire de l’État.
En dépit des bénéfices limités que ces produits apportent à la santé publique, les chiffres indiquent que leur consommation reste très répandue, ce qui en fait une source fiable de revenus. En effet, les cigarettes demeurent parmi les produits les plus taxés au Maroc, et la stabilité des recettes fiscales qu’elles génèrent semble rassurer le gouvernement, qui cherche à éviter les fluctuations et incertitudes dans le recouvrement des recettes fiscales.
Les fumeurs et buveurs marocains se retrouvent ainsi parmi les premiers contributeurs aux recettes du Trésor public, une tendance que le PLF 2025 vient conforter avec une augmentation globale des taxes. Ce projet prévoit également des recettes fiscales et non fiscales totalisant 368 MMDH, dont 80% proviendront des impôts. En plus des TIC, les bénéfices des entreprises publiques, notamment ceux de l’OCP et de l’Agence nationale de la conservation foncière, joueront un rôle clé dans cette ambition budgétaire.
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Les fumeurs et les buveurs sont des pigeons car ils ne sont pas groupés sous forme d’association pour crier cette injustice face à l’égalité entre contribuables.Nous demandons, à tous les fumeurs et les buveurs de boycotter le tabac et l’alcool surtaxés.