Lors de sa réunion plénière à Paris, le Groupe d’action financière (GAFI) a pris la décision d’ajouter l’Algérie, aux côtés de l’Angola, de la Côte d’Ivoire et du Liban, à sa « liste grise » des pays nécessitant une surveillance accrue pour des insuffisances dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Ce classement est un signal d’alerte majeur, mettant en lumière la faiblesse des dispositifs de contrôle et de transparence financière en Algérie.
Cette inscription a des implications importantes pour l’Algérie, car elle risque d’entacher davantage son image auprès des investisseurs internationaux. En effet, le pays fait face à une surveillance accrue pour ses failles dans la régulation des flux financiers, un aspect qui peut compliquer les relations économiques et les transactions transfrontalières. La mise en garde du GAFI pourrait dissuader certains partenaires financiers de poursuivre ou d’étendre leurs collaborations avec l’Algérie, en raison des craintes de risques accrus liés au blanchiment d’argent.
Elisa de Anda Madrazo, présidente du GAFI, a insisté sur le fait que l’inscription sur la liste grise n’était pas une sanction punitive, mais plutôt une orientation visant à inciter les pays concernés à améliorer leurs dispositifs de contrôle. Le GAFI travaille étroitement avec les gouvernements pour les aider à combler les lacunes dans leurs régulations financières, et chaque pays devra présenter un plan d’action pour répondre aux attentes du groupe.
Le Sénégal, en revanche, a réussi à sortir de cette liste en prouvant des efforts significatifs dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption. Contrairement à l’Algérie, le Sénégal a renforcé ses systèmes de surveillance financière et a amélioré sa capacité d’enquête, un exemple que le GAFI encourage les autres pays de la liste grise à suivre.
Avec une économie de plus en plus fragile, l’Algérie fait face à de nombreux défis internes. Ce classement par le GAFI souligne la nécessité d’accélérer les réformes financières et de renforcer les mécanismes de régulation pour améliorer son image et rassurer les investisseurs. Alors que la situation est suivie de près, l’Algérie doit désormais s’engager de manière proactive pour surmonter ce nouveau défi et sortir de la liste grise.