La justice administrative de Tanger a prononcé, lundi dernier, la révocation de deux adjoints de Mohamed Cherkaoui, président de l’arrondissement de Tanger-ville. Il s’agit de Radouane Bouhdeid, premier adjoint au président, et de Mohamed Achboune, quatrième adjoint. Cette décision survient à peine une semaine après le limogeage définitif de Mohamed Cherkaoui, représentant du parti du Mouvement Populaire, de ses fonctions et de son siège au sein du Conseil communal de Tanger. Son troisième adjoint, Ahmed Mchichou, avait également été démis de ses fonctions à la suite du même jugement.
Ces récentes décisions judiciaires interviennent dans le cadre d’une enquête administrative menée par le ministère de l’Intérieur, qui avait ordonné, quelques mois plus tôt, la suspension de Mohamed Cherkaoui et de trois de ses adjoints, en raison de graves irrégularités relevées par une inspection approfondie. Ce rapport d’audit, effectué en avril dernier par la commission d’inspection du ministère, avait mis en lumière des manquements majeurs dans la gestion des dossiers urbanistiques, notamment des autorisations de construction et des licences administratives.
L’affaire qui a particulièrement attiré l’attention concerne une autorisation signée en 2022 par Cherkaoui, permettant à une société française de construire un mur de béton au sein de la forêt de Rmilat. Ce projet controversé, autorisé sous la mention « permis de réhabilitation des bâtiments existants », a soulevé de vives réactions, amenant le ministère de l’Intérieur à approfondir l’enquête sur cette signature.
La décision de révocation de Mohamed Cherkaoui et de ses adjoints crée une onde de choc parmi les élus de Tanger, qui craignent que d’autres mesures similaires ne soient prises contre des responsables locaux accusés de gestion défaillante. Des rapports d’audit négatifs visant d’autres présidents d’arrondissements de la ville laissent entrevoir la possibilité de nouvelles sanctions en raison de problématiques similaires, notamment en matière de gestion de l’urbanisme et de conformité administrative.