La visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc, entamée ce lundi 28 octobre, a marqué une étape décisive dans le réchauffement des relations franco-marocaines après trois ans de tensions. En affichant son soutien ferme au plan d’autonomie marocain pour le Sahara, le président français a renforcé son alliance avec Rabat, tout en suscitant une nouvelle fois la colère de l’Algérie, qui maintient un soutien actif au Front Polisario. Pour Alger, cette prise de position a un goût amer, car elle accentue l’isolement diplomatique dans une région en pleine recomposition des alliances.
Abdou Semmar, journaliste algérien, n’a pas manqué de réagir, affirmant que « l’Algérie doit tourner la page sur la question du Sahara. » Selon lui, Macron a clairement adressé ce message à Alger lors de son discours devant le Parlement marocain, en soulignant la position de la France en faveur de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Ce message semble indiquer qu’il est temps pour l’Algérie de reconsidérer ses positions et de se concentrer sur de nouveaux objectifs régionaux et économiques.
Dans les médias algériens, cependant, cette visite officielle est passée presque sous silence. Hamid Arab, directeur du site Le Matin d’Algérie, décrit un « non-événement » : les autorités algériennes ont préféré détourner l’attention en mettant en avant la visite surprise du président Abdelmadjid Tebboune au Sultanat d’Oman. « Il y a de l’amertume », explique Hamid Arab, en rappelant que les relations entre Macron et les autorités algériennes, autrefois chaleureuses, semblent désormais plus tendues.
Kader Abderrahim, maître de conférence à Sciences Po, souligne quant à lui que, malgré le silence officiel, Alger « scrute de près » la réconciliation franco-marocaine et les déclarations de Macron sur la question du Sahara. Pour l’Algérie, cette situation constitue un revers dans une relation qu’elle espère pouvoir redéfinir un jour.
En choisissant de sceller un partenariat renforcé avec le Maroc et de réitérer son soutien au plan d’autonomie pour le Sahara, Emmanuel Macron a peut-être ouvert une nouvelle phase de crise diplomatique avec Alger, qui pourrait s’installer dans la durée. Cette tension rappelle l’importance de la stabilité régionale et pose la question de l’avenir des relations franco-algériennes.