Dans une affaire de corruption financière qui secoue le paysage bancaire marocain, le juge chargé de l’enquête au tribunal de première instance de la Cour d’appel de Rabat poursuit ses investigations dans un dossier tentaculaire. Le principal accusé, Daniel Ziouziou, Daniel Ziouziou, ancien directeur régional de l’Union Marocaine des Banques (UMB) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, et vice-président de la commune de Tétouan sous la bannière du Parti de l’Istiqlal, sixième adjoint de Mustapha El Bakouri, est accusé d’avoir détourné des milliards de centimes depuis sa position au sein de l’agence. Placé en détention, Ziouziou fait face à de lourdes charges concernant l’appropriation frauduleuse de fonds colossaux, évalués à plus de 25 milliards de centimes.
Les détails émergent sur les coulisses de cette affaire qui révèle une relation énigmatique entre Ziouziou et une femme ayant bénéficié de transferts massifs d’argent en plusieurs étapes. Les enquêteurs tentent de comprendre les liens exacts entre les deux protagonistes, le type d’activités commerciales de la bénéficiaire, ainsi que la finalité de ces fonds. Parmi les questions soulevées, la possibilité que ces montants aient été investis, transférés à l’étranger ou dissimulés reste à éclaircir.
Les recherches judiciaires mettent en lumière la création présumée d’un système bancaire parallèle, échappant aux règles de Bank Al-Maghrib, ce qui souligne la complexité de cette fraude. Les fonds publics ont eux aussi été ciblés, notamment à travers la disparition de plus d’un demi-milliard de centimes appartenant à l’Association des œuvres sociales des employés de la commune de Tétouan. Ce montant aurait été temporairement gelé sous des conditions opaques en vue d’en tirer des intérêts, avant d’être soustrait sans explication.
Les investigations des autorités pointent également vers des dépenses extravagantes, incluant des soupçons de dilapidation de fonds dans des casinos de Tanger, des projets immobiliers ayant fait faillite, et des prêts sans garantie, renforçant la piste du blanchiment d’argent. Ces éléments sont au cœur de l’enquête pour déterminer l’étendue et la nature de cette fraude, avec des suites judiciaires attendues pour fixer les responsabilités.
Un rebondissement récent concerne un cadre haut placé au sein de la maison-mère de l’institution bancaire impliquée, désormais sous contrôle judiciaire. Ce responsable, empêché de quitter le territoire après la confiscation de son passeport, fait l’objet d’un contrôle strict en attendant la fin des investigations menées par la Brigade Nationale. La procédure de contrôle judiciaire suggère l’implication probable de hauts cadres, renforçant l’attention du public et des médias sur cette affaire retentissante.