La célébration de la fête nationale algérienne du 1er novembre a pris cette année une dimension controversée, révélant une image davantage militaire que populaire. Contrairement aux attentes d’une célébration diversifiée pour honorer les sacrifices des Moujahidines et commémorer l’indépendance, cette journée a été exclusivement marquée par un défilé militaire imposant, organisé par l’armée, qui a monopolisé l’événement en fermant l’espace aérien et terrestre de la capitale Alger dix jours à l’avance. Aucun événement culturel, artistique ou sportif n’a été programmé, ce qui a renforcé l’idée d’une célébration pilotée par l’armée, mettant en avant le pouvoir militaire plutôt que l’esprit populaire de l’indépendance.
Abdou Semmar, journaliste algérien et voix de l’opposition, a exprimé son regret face à cette orientation exclusivement militaire de la fête nationale. Selon lui, l’Algérie, riche de ses artistes, sportifs et intellectuels, aurait pu proposer une célébration plus diversifiée, rendant véritablement hommage aux valeurs de liberté et de culture. Ce défilé militaire, selon Semmar, avait pour but de projeter un message de puissance à l’encontre du voisin marocain, en présentant un arsenal impressionnant composé de missiles, chars et sous-marins, … Cette démonstration de force militaire visait à souligner la modernité et la préparation militaire de l’Algérie face à des tensions géopolitiques régionales.
Semmar a également critiqué l’absence de reconnaissance envers le Maroc, pays qui a joué un rôle clé dans l’indépendance de l’Algérie en apportant un soutien militaire et logistique décisif. À ses yeux, un geste symbolique envers le Maroc aurait rendu justice à l’histoire commune entre les deux nations.
Un autre aspect controversé de ce défilé réside dans les slogans en faveur de Gaza, scandés avec ardeur par des troupes paramilitaires, laissant entendre une mobilisation en faveur de la cause palestinienne. Cependant, cette démonstration a soulevé des questions sur les intentions réelles de l’Algérie : s’agit-il d’un engagement militaire concret ou d’une manœuvre visant à susciter l’adhésion émotionnelle de la population ? Des observateurs s’interrogent aujourd’hui sur l’éventuelle concrétisation de cet engagement ou s’il s’agit simplement d’un discours destiné à galvaniser le public.
L’attitude de l’armée algérienne révèle une instrumentalisation de la cause palestinienne à des fins politiques internes. En affichant un soutien ostentatoire à Gaza lors du défilé national, le régime cherche avant tout à rallier les Algériens autour de l’armée, projetant l’image d’une force prête à défendre des causes justes. Cependant, cette posture contraste avec la prudence de Tebboune en Égypte, où, bien qu’à proximité de Gaza, il n’a exprimé aucune intention d’intervenir contre Israël. Ce double discours souligne que le véritable objectif est de mobiliser les Algériens, exploitant la tragédie palestinienne pour renforcer la cohésion interne.
En conclusion, les menaces militaires de l’Algérie n’intimident pas le Maroc, qui reste fermement engagé dans son choix stratégique : investir massivement dans le développement économique et social de l’ensemble de son territoire, de Tanger à Lagouira. Contrairement aux démonstrations de force, le Maroc n’a pas besoin de défilés militaires pour affirmer sa position. Soutenu par les grandes puissances et ses pays amis, il a consolidé sa grande cause nationale avec la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara. Le Maroc poursuit ainsi son chemin, axé sur la prospérité et la stabilité, sans se laisser distraire par les provocations extérieures.