La crise entre les avocats marocains et le ministère de la Justice atteint un point critique avec le déclenchement d’une grève illimitée, initiée par la Fédération des Barreaux du Maroc et soutenue par ses 17 ordres affiliés. Cette décision, annoncée par le président de la Fédération, Maître Al Hussein Ziani, résulte d’un sentiment partagé au sein de la profession, estimant que la situation actuelle compromet l’avenir de la profession d’avocat au Maroc.
Ziani exprime la frustration ressentie par les avocats face à l’absence de dialogue et de réponses concrètes aux propositions visant à améliorer le cadre législatif et les conditions de travail des avocats. Selon lui, l’objectif de cette mobilisation n’est pas simplement de défendre les intérêts des avocats, mais également de préserver le droit des citoyens à une justice équitable, conforme aux principes constitutionnels et aux normes internationales des droits de l’homme. Les professionnels dénoncent notamment des projets de réforme de la procédure civile et pénale qui, selon eux, menacent directement l’accès des citoyens à la justice et l’égalité devant la loi.
À ce jour, aucun signe de reprise des discussions n’a été enregistré. Pourtant, Ziani affirme que les avocats sont prêts à renouer le dialogue avec les responsables pour trouver des solutions adaptées aux enjeux posés. En attendant une éventuelle ouverture, la grève se poursuit, affectant l’ensemble des tribunaux du Royaume et mettant en lumière les profondes divisions entre la profession et le ministère.