L’opinion publique trompée par les préjugés avait tort de croire qu’au Maroc, le taux de divorces était supérieur à celui des mariages en raison des difficultés des jeunes couples à joindre les deux bouts en raison de la chèreté du coût de la vie et de loyers devenus inabordables. Le ministre de la justice a révélé tout le contraire en estimant qu’en 2024, la courbe s’est inversée malgré les montagnes de dossiers de mariage dans les tribunaux de la famille et que le taux de mariages a dépassé celui des divorces avec 240.089 pour les premiers contre 24.000 pour les seconds. Un écart très important qui le pousse à en déduire que celui des divorces reste stable.Ouahbi justifie cette stabilité par le fait que les maris ont plus de difficultés à prendre en charge deux domiciles en cas de divorce pour y renoncer et trouver d’autres solutions.
Sur la base des chiffres fournis par le ministre devant la chambre des conseillers, les 24.000 cas de divorces prononcés, le ministre précise que leur majorité a été décidé par consentement mutuel et que seuls 341 jugements ont été prononcés pour des séparations unilatérales.
La prestation du ministre a toutefois pêché par excès d’optimisme lorsqu’il a justifié l’augmentation du nombre de mariages par une supposée du niveau de vie, poussant des membres de la deuxième chambre à se demander si Ouahbi vivait dans le même pays.
Par Jalil Nouri
Il s’agit là d’une lecture très fausse de deux indicateurs statistiques qu’il ne faut absolument pas comparer.
Le taux de divorce correspond au nombre de divorce pour 1000 mariages, alors que le taux de nuptialité représente le nombre annuel de mariages pour 1 000 habitants.