La Cour des comptes a récemment intensifié ses enquêtes sur les dysfonctionnements du programme « Intelaka », conçu pour financer et soutenir les petites et moyennes entreprises. Menée par les juges de la quatrième chambre et en collaboration avec Bank Al-Maghrib, cette enquête a révélé des irrégularités graves dans la gestion des prêts accordés dans le cadre de ce programme. Parmi les infractions relevées figurent des cas de corruption, de falsification de documents et de favoritisme dans l’attribution de ces crédits.
Sous la supervision de Zineb El Adaoui, la Cour a consulté divers dossiers judiciaires pour examiner les processus d’octroi de prêts et déterminer si les normes de transparence et de gestion des risques ont été respectées. Les enquêtes démontrent que certains responsables bancaires auraient établi des connexions avec des réseaux illégaux, y compris des comptables et fonctionnaires municipaux, facilitant le détournement des fonds publics attribués à « Intelaka ».
Par ailleurs, le taux de refus des demandes de financement a atteint 40 %, poussant les banques participantes à renforcer leurs critères. Désormais, les montants de prêt sont limités à 150.000 dirhams pour les entreprises et à 100.000 dirhams pour les entrepreneurs individuels, avec des exigences accumulées en termes de garanties et de documents justificatifs. Les établissements de crédit réclament désormais des études de possibles solides, des preuves de rentabilité, et des factures provenant d’entreprises reconnues et actives depuis au moins un an. Ces mesures visent à réduire les risques d’abus et à garantir que seuls les projets viables et bien préparés réaliseront un financement, assurant ainsi une meilleure utilisation des ressources allouées au programme « Intelaka ».
Les centres régionaux d’investissement ont également été sollicités pour fournir des données précises sur les bénéficiaires et les plaintes déposées par les entrepreneurs. Ces enquêtes démontrent la volonté des autorités de garantir une gestion plus rigoureuse et transparente, afin de rétablir la confiance des entrepreneurs dans le programme et d’assurer un véritable soutien aux petites entreprises.
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