Les campagnes n’attirent plus et leur population diminue, le constat est sans appel selon les chiffres du recensement de septembre dernier.
Près de deux millions de personnes habitant dans les campagnes ont quitté leurs terres pour venir gonfler la population des centres urbains dans un exode généralisé, amplifié par les années de sécheresse répétées, une situation qui donne beaucoup à réfléchir chez les sociologues mais pas que. Les décideurs gouvernementaux ont de quoi s’inquiéter de ce phénomène aux conséquences multiples.
Parmi les premiers d’entre eux, il faut retenir la raréfaction de la main-d’œuvre censée assurer au pays sa souveraineté alimentaire et une agriculture nourricière que l’on se doit de préserver et perpétuer pour le bien-être de la nation et la préservation des équilibres socio-économiques. Les chiffres du recensement concernant le monde rural semblent avoir surpris tout le monde et, par miracle, appelé au débat.
Mais n’est-il pas déjà trop tard pour lancer un programme de réhabilitation des campagnes pour les repeupler avec un nouveau modèle ?
En attendant que ce débat puisse apporter des solutions viables et sur le court et moyen terme, des solutions qui éviteraient au pays une remise en cause de sa politique de développement du monde rural et de ses choix socio-économiques, l’urgence serait dans la manière de mettre fin à l’hémorragie qui vide les campagnes de leurs habitants et trouver les moyens de fixer les populations avec des mesures d’accompagnement et d’incitation à demeurer sur leurs terres. Les chiffres et les exemples ne manquent pas pour illustrer l’importance des taux de candidats au départ des campagnes après avoir cédé au rabais, sécheresse oblige, terres et bétail pour un exode rural incertain.
Si ce phénomène n’est pas combattu et stoppé net, le pays perdra une grande partie de son âme et compromettra sa survie.