La décision du gouvernement marocain d’inclure dans le projet de loi de finances 2025 une réduction des droits d’importation sur le miel a suscité une vive polémique au sein du secteur apicole. Le Syndicat national des professionnels de l’apiculture a tiré la sonnette d’alarme, dénonçant les conséquences désastreuses de cette mesure pour la production nationale.
Dans un communiqué, le syndicat exprime ses inquiétudes quant à une concurrence déloyale qui pourrait asphyxier le marché marocain, suite à un afflux massif de miel étranger. Cette situation représente une menace directe pour les milliers d’apiculteurs marocains, déjà fragilisés par l’effondrement des colonies d’abeilles survenu en 2021 et 2022.
Le syndicat déplore également le paradoxe entre cette décision et les orientations royales en matière de souveraineté alimentaire, incarnées par le Plan Maroc Vert et Génération Verte. La réduction des droits de douane sur le miel est perçue comme une remise en cause de ces ambitions, au risque de compromettre la production locale et de rendre le Maroc dépendant des importations.
Les conséquences économiques et sociales de cette mesure sont considérables. La perte de milliers d’emplois, tant fixes que saisonniers, est à craindre. Par ailleurs, la possibilité de mélanger le miel local avec du miel importé, autorisée par le gouvernement, soulève des interrogations quant à la qualité des produits proposés aux consommateurs.
Le syndicat rappelle également que les apiculteurs marocains luttent depuis des années contre la fraude et la concurrence déloyale. Un document revendicatif datant de 1986 témoigne de ce combat de longue date.
Face à cette situation alarmante, le syndicat appelle les autorités à revenir sur cette décision, qu’il juge incompatible avec les intérêts économiques et sociaux du pays. Les apiculteurs marocains demandent une protection efficace contre la concurrence déloyale et des mesures pour soutenir la production locale.
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