Nos influenceurs vont devoir passer à la caisse , tandis que les journalistes qui publient du contenu sur YouTube risquent de passer par la case prison !
Sur les réseaux sociaux, il était permis de gagner beaucoup d’argent en faisant feu de tout bois, ou carrément n’importe quoi !
Seulement voilà, dès 2025 nos influenceurs devront s’acquitter de 30 % de leurs bénéfices auprès des impôts. Impôts sur le revenu ou sur le » devenu », l’Etat ne faisant aucune différence lorsqu’il s’agit de faire payer un impôt aux contribuables – redevables et que tout le monde paye ce qu’il doit au Trésor public, cela est une toute autre histoire !
Rien d’étonnant et encore moins de bien surprenant dans un pays où l’on taxe tout ce qui bouge et même l’eau qui dort puisque même les retraités doivent ont des pensions imposables et à la source !
En même temps, sans aucun jugement de valeur, ou peut être si un petit peu quand même, gagner beaucoup d’argent juste parce qu’on a des centaines de milliers d’abonnés et de followers peut paraître indécent pour ceux qui travaillent dur tous les jours !
Par contre, les Youtubeurs qui persistent à faire du grand « n’importe quoi » doivent s’attendre à se retrouver en prison! Juste que le ministre de la justice ainsi que les forces de sécurité devraient nous expliquer à quoi ressemble ou correspond ce « grand n’importe quoi »!
Effectivement, ces dernières semaines, certains Youtubeurs ont été mis à l’ombre pour des délits tirés par les cheveux.
Le pire, ce pire qui menace la liberté d’expression et la liberté de la presse dans notre pays, ce sont les journalistes qui sont condamnés pour un travail d’investigation qu’ils ont diffusé et partagé sur les réseaux sociaux et qui ont été poursuivis pour un délit civil et non pas dans le cadre de la loi qui régit les médias, à savoir le code de la presse .
Un attrape – nigauds !?
Vu le tapage qui avait entouré justement l’élaboration de ce fameux code de la presse après moults négociations, marchandages , compromis et concessions , on est en droit de se demander si la montagne n’a pas accouché d’une souris avec un texte censé garantir la liberté de la presse en dispensant les journalistes des peines privatives de liberté en cas de poursuites judiciaires pour diffamation !
En effet , aujourd’hui après coup on ne peut que constater , dans l’amertume et la résignation , que ce texte est franchement et carrément un attrape-nigauds puisqu’il comporte un imbroglio juridique de taille.
Dans les faits, concrètement les journalistes se sont fait avoir vu que ceux qui ont négocié en leur nom ou à leur place n’ont pas été capables de déceler l’entourloupe juridique et le piège qui était tendu aux médias.
Ainsi, selon le code de la presse toute production journalistique publiée sur un support imprimé ou électronique ne risque aucune peine privative de liberté pour le journaliste et pour le directeur responsable juridiquement de la publication selon le dépôt légal auprès du tribunal.
Par contre, dès que le journaliste saute le pas et diffuse le contenu de sa production sur les réseaux sociaux, il devient responsable devant le code pénal et passible de peines de prison.
On peut comprendre que les réseaux sociaux n’ont pas à bénéficier des mêmes droits que les médias classiques et traditionnels en matière de liberté d’expression, mais en même temps cela donne un frisson glacial lorsqu’on constate cette épée de Damoclès qui menace la tête de tous ceux et celles qui se sentent l’âme d’un justicier pour dénoncer des scandales !
Dans tous les cas , quelle que soit la frontière entre le métier de journaliste et celui de Youtubeur , il faut toutefois reconnaître que sans responsabilité la liberté ne serait que pire utopie ! Et la liberté d’expression, un territoire sans fois ni loi où tout serait permis !
Comparaison n’est absolument pas raison, mais même dans des pays de tradition démocratique où la liberté de la presse est sacrée est inscrite dans la constitution, la tentation est toujours omniprésente chez certains de sévir lorsque des documents compromettants , confidentiels ou classés secret défense sont publiés !
Ce fut le cas avec l’affaire WikiLeaks et Snowden, même si pour cela la raison d’État peut légitimement être au-dessus de toutes les lois!
Chez nous, les choses sont complètement différentes car avec les responsables effrayés de voir leurs éventuels trafics ou autres arrangements publiés sur les réseaux sociaux comme c’est malheureusement le cas tous les jours pratiquement, il faut croire que la peur a changé de camp et semble s’être emparé des journalistes – influenceurs qui dénoncent les scandales !
Cela renvoie au statut des lanceurs d’alertes qui risquent gros au Maroc comme dans tous les pays du monde !
Certes, des journalistes en prison cela n’est absolument pas un fait nouveau chez nous et il serait injuste d’affirmer que le gouvernement Akhanouch aurait l’exclusivité de cette » spécialité »!
Réguler les réseaux sociaux, c’est certainement très bien mais rien ne justifie l’arbitraire et les abus de pouvoir de certains ministres qui voudraient museler les médias.
Sévir contre le cirque et la culture de caniveau des réseaux sociaux, mais sans excès de zèle ni chasse aux sorcières et encore moins de règlements de compte avec des journalistes peu ou pas dociles !
Par Hafid Fassi Fihri
Pourquoi nos journalistes ne se convertissent pas comme ailleurs pour faire des reportages sur de nombreux sujets ,(la nature ,la médecine,la culture,l artisanat ect…)au lieu de rester figé sur les critiques et menaces mensongères des responsables du pays,qui aboutissent devant la justice.