Coup de tonnerre dans le monde du cinéma au Maroc. Le propriétaire des 38 salles de cinéma Megarama, réparties à travers le pays, a annoncé son intention de procéder à leur fermeture prochaine si une mesure décidée par le ministère de la Culture n’est pas abandonnée. Une telle décision représenterait un coup très dur pour l’industrie cinématographique et l’image des politiques nationales en matière d’investissements.
Le différend repose sur une nouvelle loi introduite par le ministre de la Culture, Mehdi Bensaid, interdisant aux propriétaires de salles de cinéma d’exercer également comme distributeurs. Cette mesure touche directement l’investisseur français Jean-Pierre Lemoine, propriétaire des cinémas Megarama et également distributeur de films produits par plusieurs grandes sociétés françaises. Ces films, souvent des succès internationaux, constituent une part importante des programmations des salles Megarama.
Un climat d’incertitude
Selon le ministère de la Culture et le Centre Cinématographique Marocain (CCM), cette décision s’inscrit dans une refonte des circuits de distribution et de production cinématographique au Maroc. L’objectif affiché est de protéger et promouvoir le cinéma marocain, en garantissant un accès plus équitable pour les productions locales.
Cependant, Jean-Pierre Lemoine, opérant au Maroc depuis 20 ans, estime que cette mesure constitue un coup de couteau dans le dos. Il dénonce un préjudice grave à son modèle économique, qu’il a mis des années à rentabiliser dans un marché local limité. Lemoine emploie près de 2 000 personnes à travers tout le pays, ce qui renforce l’inquiétude face à une éventuelle fermeture des salles.
Un tollé dans le secteur
Cette affaire a provoqué un véritable tollé parmi les professionnels du secteur cinématographique. Aucun compromis ne semble pour l’instant en vue, la mesure étant intégrée dans un programme global de réformes initié par le ministère. Si le conflit persiste, le Maroc risque non seulement de perdre un acteur majeur de son industrie cinématographique, mais aussi de ternir son attractivité en matière d’investissements étrangers.
Par Jalil Nouri