La colère gronde au sein du parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès National Africain (ANC), et ce, depuis plusieurs jours. Des voix s’élèvent pour exiger de la direction de cette formation historique de voir la réalité en face et de normaliser les relations entre leur gouvernement et le Maroc.
Ce fait nouveau dans la vie politique sud-africaine, qui s’amplifie crescendo, se présente sous différentes formes. Il montre que le débat sur la question du Sahara marocain est appelé à figurer en bonne place dans la diplomatie de ce pays, avec l’objectif d’un changement significatif. Alignée aveuglément sur la position algérienne hostile au Royaume, l’Afrique du Sud a, ces dernières années, oublié, selon les contestataires, que la résistance de ce pays à l’Apartheid a bénéficié largement de l’aide du Maroc pour mener sa guerre de libération. Nelson Mandela lui-même, chef emblématique de cette lutte, avait été accueilli en leader africain lors de ses visites au Maroc.
Les protestataires scandent dans leurs slogans que le Maroc a joué un rôle décisif, tant sur le plan moral que matériel, pour soutenir leur lutte contre le régime ségrégationniste et l’asservissement. Cette aide a été cruciale pour permettre à l’Afrique du Sud de recouvrer ses droits.
De manifestations devant le siège du parti majoritaire à des mémorandums remis aux dirigeants, en passant par des actions pacifiques de protestation, les défenseurs de la marocanité du Sahara augmentent la pression jour après jour. Ils appellent le pouvoir sud-africain à réviser son parti-pris et à ouvrir des canaux de dialogue avec Rabat. Ils insistent également sur la nécessité de se conformer aux recommandations des rapports des Nations unies et du Conseil de sécurité, sans conditions et sans tarder.
C’est la première fois en Afrique qu’une telle mobilisation se produit au sein d’un parti au pouvoir, marquant un tournant dans les relations entre l’Afrique du Sud et le Maroc.
Par Jalil Nouri