Le règne du roi Mohammed VI et sa gestion réussie des affaires du pays, qui se sont accompagnés d’un recul de l’image des partis politiques rendus inefficaces par l’usure de leur pouvoir et leurs échecs électoraux, notamment en matière d’encadrement, ont créé une désertion de ces derniers de la scène politique, ne vivant plus que sur les réussites du roi.
Leur présence sur la scène internationale est quasiment inexistante, comme s’ils n’avaient pas entendu ou compris l’appel du souverain à une diplomatie parallèle efficiente. Les visites de délégations partisanes n’ont plus lieu d’être avec cette paresse politique et ce manque d’initiatives, alors que les formations demandent toujours plus d’argent public pour leur fonctionnement.
Côté production de projets de lois originaux et pertinents, la moisson reste désolante. La vie politique se résume désormais à des prises de bec entre députés, donnant souvent lieu à des dérapages retransmis en direct du Parlement, offrant un spectacle hebdomadaire au grand bonheur des amateurs de ce genre de scènes.
Les vrais débats politiques d’antan, qui ont disparu des écrans du service public, ont cédé la place à des ersatz, concentrés de non-dits et d’ignorance. Cette situation a encore plus dégradé la crédibilité des partis et renforcé leur perte de terrain, au bénéfice de l’obscurantisme et des discours rétrogrades.
L’absence d’autocritique et le refus de prendre en compte les voix dissonantes ont accentué l’endormissement des élites politiques, qui n’ont plus que leurs applaudissements aux actions et discours du roi pour prouver leur existence.
Leur régénération est devenue une urgence, nécessaire pour redonner à l’exercice politique ses lettres de noblesse et en faire la clé de voûte du progrès, de la démocratie et du développement.
Par Jalil Nouri
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