Après une très longue instruction qui aura duré plus d’une année, le procès de l’ancien ministre, étiqueté Mouvement Populaire et président de la commune de Fqih Bensalah, pourra enfin commencer devant le tribunal de Casablanca, avec des révélations croustillantes sur ses délits.
Le volumineux dossier de Mohammed Moubdii, un cador de cette formation politique qui l’a renié depuis, on s’en doute, comporte de graves accusations allant de la dilapidation de deniers publics à grande échelle, aux manipulations frauduleuses des marchés lancés par sa commune, en passant par la corruption, la falsification de documents administratifs et l’abus de pouvoir.
Si la procédure avant le jugement a tant traîné, c’est en raison de l’enchevêtrement de plusieurs affaires connexes, venues donner une autre dimension à ce dossier. D’autant plus qu’il s’inscrit dans le cadre d’une vaste opération « mains propres », ciblant des élus et des hauts fonctionnaires impliqués dans la mauvaise gouvernance, le gaspillage de l’argent public à des fins personnelles, ainsi que la corruption.
La vie politique nationale ne garde pas un grand souvenir du passage de Moubdie à la fonction ministérielle, ni de la réalisation de projets importants et utiles dans sa commune de Fqih Bensalah, une petite bourgade qui manquait de tout, notamment des infrastructures de base, durant son mandat. Un mandat qu’il exerçait à distance, depuis Rabat, ne revenant dans sa commune que pour puiser dans les caisses à des fins personnelles.
Il aura fallu attendre ce procès, intenté par l’Association de Protection de l’Argent Public, pour que ses agissements éclatent au grand jour.
Par Jalil Nouri
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