Benkirane demande à Akhannouch de « partir et laisser les Maroc respirer »

Une nouvelle sortie du leader islamiste du PJD, Abdelilah Benkirane, vient jeter de l’huile sur le feu, toujours avec la même stratégie consistant à marquer sa présence sur la scène politique à travers un ton provocateur, digne de ses discours habituels utilisés pour haranguer ses foules de partisans.

Cette démarche désormais éculée, qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs aux prochaines élections législatives, consiste à appeler à un scrutin anticipé, en demandant au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de plier bagages et de « laisser le Maroc respirer ». Une telle proposition dénote d’un manque de respect envers les us et coutumes de la pratique politique, qui ignorent les sorties démagogiques.

Aziz Akhannouch n’a pas répondu à cette invitation inconvenante et ne le fera probablement pas, étant habitué aux dérapages du chef du PJD, qui multiplie ces derniers temps attaque sur attaque.

Isolé sur le plan politique, avec une très faible représentation au Parlement, Benkirane tente de faire diversion en se présentant comme le candidat salvateur que le pays attendrait pour un nouveau mandat, et ce, malgré les expériences de gestion passées décevantes. Ces résultats contrastent fortement avec ceux du gouvernement actuel, mené par Akhannouch, dont le bilan des réformes plaide largement en sa faveur.

Hormis la question du chômage, le mandat d’Akhannouch reste globalement positif, lui permettant d’envisager une reconduction avec la même majorité, sauf si les résultats du scrutin en décident autrement. Il n’est pas exclu que le PAM vienne brouiller les cartes en favorisant l’arrivée aux affaires de la première cheffe de gouvernement, l’actuelle ministre de l’Habitat, Fatima-Zahra Mansouri. Ses partisans croient dur comme fer en cette éventualité.

Benkirane aura beau continuer à pérorer et à fantasmer, ce n’est certainement pas le PJD qui reviendra à la tête d’un gouvernement au lendemain des prochaines élections, à en juger par sa situation actuelle, marquée par une déliquescence manifeste.

Par Jalil Nouri
.