À l’aube de l’année 2025, le Maroc amorce un tournant décisif dans sa gestion budgétaire avec l’entrée en vigueur de la Loi de finances n° 60.24. Publié récemment dans le Bulletin officiel, ce texte marque une étape majeure dans la réforme fiscale et douanière du Royaume, sous l’impulsion de l’administration Akhannouch. Actée après un débat parlementaire houleux, cette loi promet de redéfinir l’expérience fiscale des citoyens marocains dès le 1er janvier, avec des impacts immédiats sur leur quotidien économique.
Impôt sur le revenu : une réforme progressive
L’un des points phares de cette nouvelle loi concerne le barème de l’impôt sur le revenu (IR). Dans un effort pour alléger la pression fiscale sur les foyers à faible revenu, les revenus inférieurs à 40.000 dirhams annuels seront entièrement exonérés, offrant ainsi un soutien direct à une large frange de la population.
Pour les tranches de revenus supérieures, des taux d’imposition progressifs ont été introduits :
- 10% pour les revenus entre 40.001 et 60.000 dirhams.
- 20% pour ceux compris entre 60.001 et 80.000 dirhams.
- 30% pour les revenus situés entre 80.001 et 100.000 dirhams.
- 34% pour les revenus entre 100.001 et 180.000 dirhams.
- 37% pour les revenus dépassant 180.000 dirhams.
En outre, diverses exonérations fiscales sont prévues, notamment pour :
- Les retraites complémentaires contractées pour une durée minimale de huit ans.
- Les indemnités de stage dans le secteur privé, sous certaines conditions.
- Les salaires bruts plafonnés à 10.000 dirhams durant les 24 premiers mois d’un Contrat à Durée Indéterminée (CDI).
Les bons d’achat plafonnés à 40 dirhams par jour et les revenus versés par des organismes internationaux, comme la FIFA, à des employés non marocains sont également exonérés, confirmant une volonté d’encourager l’investissement étranger et le développement économique.
Jeux de hasard : une fiscalité renforcée
Un autre aspect notable de cette loi est l’introduction d’une retenue à la source de 30% sur les revenus issus des jeux de hasard en ligne provenant de sources étrangères. Cette mesure, inédite au Maroc, s’accompagne d’une obligation déclarative rigoureuse : les gagnants devront soumettre, par voie électronique, une déclaration détaillée avant le 1er mars de chaque année, incluant leurs informations personnelles et le montant de leurs gains.
Cette disposition vise à encadrer un secteur en plein essor tout en renforçant la transparence et la traçabilité des flux financiers. Elle témoigne également de la volonté du Maroc de moderniser son approche fiscale et de s’aligner sur les pratiques internationales.
Une nouvelle ère fiscale pour le Royaume
Avec la Loi de finances n° 60.24, le Maroc s’engage dans une transformation profonde de son système fiscal. Si certaines mesures apportent un soulagement notable aux contribuables modestes, d’autres, comme la fiscalité des jeux en ligne, illustrent une stratégie d’encadrement et de régulation accrue. En 2025, les citoyens marocains devront s’adapter à ces changements qui reflètent une volonté claire de modernisation et d’équilibre budgétaire.