Obtenir un visa Schengen via la France est devenu un véritable parcours du combattant pour de nombreux demandeurs. Alors que la liberté de circulation est censée être l’un des piliers des relations internationales, les démarches actuelles pour obtenir ce sésame relèvent d’une bureaucratie chronophage et coûteuse, où chaque étape semble pensée pour générer des frustrations et des frais supplémentaires.
Des délais interminables pour un simple rendez-vous
Pour prendre un rendez-vous, il faut s’armer de patience… à moins d’être prêt à débourser une somme exorbitante auprès d’intermédiaires. Ces agences, qui promettent d’accélérer le processus, facturent leurs services à des prix exorbitants, créant une situation où seuls les plus fortunés peuvent éviter les longues attentes. Cette pratique soulève une question cruciale : pourquoi les demandeurs doivent-ils recourir à des intermédiaires pour accéder à un service consulaire censé être égalitaire et accessible à tous ?
Des frais exorbitants et un traitement de faveur douteux
Une fois le rendez-vous pris, direction TLS, l’organisme chargé de la collecte des documents. Là encore, c’est le règne de la monétisation. Deux options s’offrent à vous : le traitement ordinaire ou le service VIP. Ce dernier, facturé deux fois plus cher, se distingue par une viennoiserie et un jus de fruit qui ne justifient en rien l’écart de prix.
Et ce n’est pas tout. Oublier vos photos de visa vous coûtera 50 dirhams, une somme bien supérieure au prix standard dans n’importe quel studio photo. Si vous venez en voiture, prévoyez 20 à 30 dirhams pour le parking, le temps de déposer vos documents. Ces frais supplémentaires, bien que minimes à première vue, s’accumulent rapidement, rendant la procédure encore plus onéreuse pour les demandeurs.
Une attente interminable pour récupérer son passeport
Le dépôt des documents ne signifie pas la fin de vos tracas. Après une journée pour traiter le dossier, votre passeport reste bloqué au consulat de France pendant des semaines, parfois des mois. Cette attente interminable, sans explication claire, est une véritable aberration. Par le passé, les demandeurs pouvaient récupérer leur passeport deux jours après le dépôt. Pourquoi ce changement ? Pourquoi immobiliser un document aussi essentiel aussi longtemps ?
Cette situation pose un problème majeur pour les voyageurs ayant prévu d’autres déplacements. Si un visa pour un autre pays est nécessaire entretemps, il faut relancer une nouvelle procédure pour accélérer l’étude du dossier. Cette logique est non seulement inefficace, mais aussi décourageante pour ceux qui espèrent profiter de leurs voyages sans stress inutile.
Des améliorations urgentes nécessaires
Le système actuel pour obtenir un visa Schengen via la France est loin d’être efficace et encore moins juste. Il pénalise financièrement les demandeurs, favorise ceux qui peuvent payer pour des services « premium » et impose des délais absurdes. Une révision complète du processus s’impose pour :
- Étudier une autre formule de prise de rendez-vous et limiter l’influence des intermédiaires.
- Alléger les frais annexes, en éliminant les coûts superflus et injustifiés.
- Raccourcir les délais de restitution des passeports, afin de permettre une meilleure flexibilité pour les voyageurs.
Le visa Schengen, loin d’être un privilège, est une nécessité pour de nombreux citoyens marocains. Pourtant, les coûts associés à ce processus sont loin d’être anodins : pour une famille composée des parents et de deux enfants de moins de 10 ans, il faut prévoir une dépense d’environ 6.000 dirhams, une somme conséquente pour beaucoup. Il est donc impératif que les autorités consulaires françaises et leurs partenaires, tels que TLS, réforment ce système afin d’en faire un modèle d’efficacité, d’équité et de transparence, à la hauteur des attentes et des réalités financières des demandeurs marocains.
.