Le parti islamiste du PJD mobilise à tout va pour faire tomber le chef du gouvernement, Akhannouch. Celui-ci se voit accusé par ses opposants de grave conflit d’intérêts après qu’une société de ce dernier s’est vue confier le projet de construction de la plus grande station de dessalement d’eau de mer à Casablanca pour un montant de 6,5 milliards de DH.
L’entreprise du groupe d’Akhannouch pourra revendre l’eau traitée à l’État à 4,5 DH le mètre cube.
Pour décrocher le juteux marché, selon ses accusateurs, le chef du gouvernement aurait présidé personnellement la séance au cours de laquelle la décision a été prise, en violation des règles en vigueur, cela afin d’influer de tout son poids pour que le marché revienne à son groupe.
Ce dernier a beau répéter qu’il n’a plus, depuis sa nomination à la tête du gouvernement, aucun lien dans la gestion des affaires de ses sociétés, mais il en reste tout de même l’actionnaire principal, ce qui, selon ses détracteurs déchaînés, revient au même. Le PJD voit loin.
À l’horizon des prochaines élections législatives, la formation islamiste, avec un Benkirane assoiffé de revanche, organise une riposte pour faire tomber le gouvernement.
En mobilisant les médias et l’opinion publique autour de cette affaire, les adversaires jurés d’Akhannouch promettent de mener l’affaire très loin, en engageant un débat au Parlement et un procès devant les tribunaux, s’appuyant sur les textes contenus dans la Constitution de 2011.
Le début de l’année 2025 s’annonce très chaud et, en cas de pourrissement de la situation politique et sociale, ce marché controversé pourrait être annulé pour un nouveau round.
Par Jalil Nouri