Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Nabil Benabdellah, s’est joint à la cabale menée par le leader du PJD (Parti Justice et Développement), Abdelilah Benkirane, contre le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, en attendant d’autres partis de l’opposition. Dans les milieux politiques, il n’est plus question que de cette affaire, au point d’empoisonner les débats d’actualité.
Cette affaire, mettant en cause Akhannouch dans un conflit d’intérêts, prend des proportions importantes également dans le débat public.
Pour resituer cette campagne contre ce dernier, il lui est reproché d’avoir pesé de tout son poids et son statut pour favoriser l’attribution du contrat juteux de la construction et de la gestion de la plus grande usine de dessalement de l’eau de mer du pays à l’une de ses entreprises.
Akhannouch, qui se trouve soudain au banc des accusés par ses adversaires et dans une posture délicate vis-à-vis de l’opinion publique, campe sur sa stratégie de défense, en répétant à qui veut bien l’entendre qu’il s’est retiré des affaires de son groupe depuis sa nomination en tant que chef de gouvernement, et qu’il n’a aucun lien direct ou indirect avec l’attribution du marché à une filiale de son groupe Akwa.
Après le PJD, par la voix de son secrétaire général Abdelilah Benkirane, Nabil Benabdellah est venu, lors de la cinquième session du comité central du PPS, ajouter de l’eau au moulin des islamistes en tirant à boulets rouges sur Akhannouch et sa gestion des affaires du pays.
Il a qualifié cette gestion de calamiteuse, affirmant qu’elle ne profite qu’aux riches tout en abandonnant les catégories défavorisées dans la détresse de la crise, et en pratiquant une politique où les conflits d’intérêts sont devenus monnaie courante, tout comme le favoritisme, le népotisme et les rentes.
Cette attaque frontale de l’ancien allié du PJD n’est pas nouvelle. En s’engouffrant dans la brèche ouverte, le leader du PPS tente de remonter la pente et de ne pas laisser au PJD l’exclusivité d’un combat pouvant rapporter des voix lors des prochaines élections.
Il ne reste plus que les socialistes de l’USFP et les représentants de l’extrême gauche pour faire front commun dans cette offensive.
Par Jalil Nouri
.