Depuis plusieurs mois, le nom du Maroc est associé, officieusement, à une éventuelle adhésion au bloc des BRICS, composé des grandes économies émergentes telles que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Bien que le Royaume n’ait jamais exprimé officiellement son intention de rejoindre ce groupe, les spéculations sur son rôle potentiel dans cette alliance internationale continuent d’alimenter les discussions.
Cette hypothèse a été renforcée récemment par des propos du conseiller du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, qui a évoqué un « dialogue systémique » entre le Maroc et le bloc, sans pour autant parler de candidature formelle. Ces déclarations témoignent de l’intérêt croissant porté au Maroc dans le cadre de cette coalition émergente.
Un partenaire crédible et influent
Contrairement à d’autres nations comme l’Algérie, dont la candidature a été rejetée lors du dernier sommet des BRICS, le Maroc se distingue par sa crédibilité sur la scène internationale et son rôle grandissant en Afrique. Grâce à des réformes économiques ambitieuses, une politique étrangère pragmatique et une influence diplomatique bien établie, le Royaume a su développer des partenariats solides avec plusieurs membres des BRICS, notamment la Chine et l’Inde.
Le Maroc a également consolidé sa position de leader en Afrique, grâce à des projets de coopération Sud-Sud et à son rôle clé dans des initiatives stratégiques, telles que le gazoduc Nigeria-Maroc. Ces atouts renforcent sa stature de pays fiable et tourné vers l’avenir, en phase avec les ambitions des BRICS.
Algérie écartée : une comparaison diplomatique
L’échec de l’Algérie à intégrer les BRICS souligne la différence de perception entre les deux voisins. Alors que l’Algérie peine à convaincre en raison de sa dépendance excessive aux hydrocarbures et de son manque de diversification économique, le Maroc affiche une économie plus dynamique et diversifiée. De plus, la diplomatie marocaine, axée sur la coopération et le dialogue, contraste avec les tensions politiques souvent associées à l’Algérie.
Les propos de personnalités influentes, comme le géopolitologue Aymeric Chauprade ou l’ancien directeur de la DGSE Alain Juillet, confirment cette distinction. Selon eux, le Maroc aurait tous les attributs pour devenir un membre idéal des BRICS, grâce à sa politique de diversification des partenaires, son rôle stabilisateur en Afrique et sa crédibilité internationale.
Un rapprochement stratégique plutôt qu’une adhésion
Malgré ces atouts, le Maroc n’a pas officiellement exprimé son intention de rejoindre les BRICS. Les autorités marocaines privilégient pour l’instant un renforcement des relations bilatérales avec les membres du groupe. Cette approche pragmatique permet au Royaume de préserver sa proximité stratégique avec ses alliés traditionnels, notamment l’Union européenne et les États-Unis, tout en explorant des opportunités avec les puissances émergentes.
La prudence du Maroc s’explique également par la complexité interne des BRICS, souvent perçus comme un groupe hétérogène. Les divergences entre ses membres, notamment sur l’attitude à adopter vis-à-vis de l’Occident, limitent leur capacité à agir en tant que bloc cohérent.
Une position stratégique pour l’avenir
En optant pour une stratégie de diversification et de coopération, le Maroc s’affirme comme un acteur clé du Sud global. Cette démarche lui permet de jouer un rôle de pont entre les économies émergentes et les puissances établies, tout en renforçant son influence en Afrique et au-delà.
Bien que l’adhésion officielle aux BRICS ne soit pas encore à l’ordre du jour, le Maroc continue de démontrer qu’il est un partenaire sérieux et crédible, capable de contribuer activement à un nouvel ordre mondial plus équilibré.
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