Une nouvelle étude menée par l’University College de Londres (UCL) révèle un chiffre glaçant : fumer une cigarette coûterait en moyenne 20 minutes d’espérance de vie. Ce résultat dépasse les estimations précédentes, qui évoquaient une perte de 11 minutes par cigarette.
Les disparités entre hommes et femmes sont également marquées. Alors que les hommes perdent environ 17 minutes de vie par cigarette, les femmes subissent un coût encore plus élevé, atteignant 22 minutes. Cette différence met en lumière une vulnérabilité accrue chez les femmes face aux effets nocifs du tabac.
La double peine : des années de vie en moins et une santé fragilisée
Au-delà des années perdues, le tabac grève aussi la qualité de vie des fumeurs. Selon les auteurs de l’étude, chaque année perdue à cause du tabagisme correspond à une année en moins en bonne santé. Par exemple, un fumeur de 60 ans présente souvent un état de santé équivalent à celui d’un non-fumeur âgé de 70 ans. Cette dégradation accélérée de la santé illustre l’impact insidieux du tabac sur le corps humain.
Une lueur d’espoir pour ceux qui arrêtent
Malgré ce tableau sombre, l’étude apporte une note d’espoir. Arrêter de fumer, même tardivement, peut considérablement améliorer la santé et prolonger la vie. Ainsi, une personne fumant dix cigarettes par jour et qui cesse pendant une semaine prolonge sa vie d’un jour entier. Après sept semaines, ce gain atteint une semaine, et après 31 semaines, un mois entier.
Sarah Jackson, chercheuse au sein du groupe de recherche sur l’alcool et le tabac de l’UCL, souligne : « Plus vous arrêtez de fumer tôt, plus vous vivrez longtemps. Les bénéfices commencent presque immédiatement, quel que soit l’âge. Il n’est jamais trop tard pour arrêter. »
Le Maroc face au fléau du tabac
Au Maroc, le tabagisme constitue une cause majeure de mortalité, avec des chiffres alarmants. Environ 12 800 à 17 000 décès annuels sont attribués au tabac, soit une moyenne de plus de 46 décès par jour. Le tabac est responsable de 75 % des décès par cancer du poumon et de 10 % des décès dus à des maladies respiratoires. Ces statistiques reflètent l’ampleur de ce problème de santé publique, soulignant l’urgence d’intensifier les campagnes de prévention et de soutien pour l’arrêt du tabac.
Cette étude, qui sera publiée dans le Journal of Addiction Medicine, alerte sur les dangers du tabac tout en rappelant que le sevrage est une clé pour améliorer la santé publique et sauver des vies.
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