Les relations entre la France et l’Algérie traversent une nouvelle période de turbulences, marquée par une montée des tensions diplomatiques et des désaccords persistants. Vendredi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que la France n’aura pas « d’autre possibilité que de riposter » si « les Algériens continuent cette posture d’escalade ».
Cette déclaration fait suite à l’expulsion de l’influenceur algérien « Doualemn » vers son pays d’origine. Âgé de 59 ans, il avait été arrêté à Montpellier après la diffusion d’une vidéo polémique sur TikTok, dans laquelle il appelait à « donner une sévère correction à un homme résidant en Algérie ». Toutefois, à son arrivée sur le sol algérien, il a été refoulé et renvoyé vers la France.
Ce refus des autorités algériennes d’accueillir leur ressortissant a provoqué l’indignation du gouvernement français. Jean-Noël Barrot s’est dit « stupéfait » par cette décision et a évoqué plusieurs options de représailles, notamment une révision des visas accordés aux Algériens, une réduction de l’aide au développement, ou encore une réévaluation des coopérations bilatérales.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, connu pour sa ligne dure sur les questions migratoires, a également réagi. Il a appelé à une révision globale des relations avec l’Algérie, estimant que « la France ne peut pas supporter cette situation ».
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu. En 2022, le président Emmanuel Macron avait tenté un rapprochement avec l’Algérie pour apaiser les blessures du passé colonial. Cependant, les tensions ont ressurgi, exacerbées par des sujets sensibles comme le changement de position de la France sur la question du Sahara, désormais alignée sur le Maroc, et la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gravement malade, pour des accusations d’atteinte à la sûreté de l’État.
Face à ces provocations, Gabriel Attal, ancien Premier ministre français, a proposé de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, qui accorde des privilèges aux ressortissants algériens en France. Selon lui, il est temps de « poser les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie ».
Ces tensions diplomatiques trouvent également leur origine dans des désaccords stratégiques. En se rapprochant du Maroc et en adoptant une position claire sur la souveraineté marocaine du Sahara, la France a provoqué une réaction virulente d’Alger, qui considère cette posture comme une trahison de ses intérêts.
Le blocage actuel menace plusieurs aspects de la coopération bilatérale, notamment économique et sécuritaire. L’incapacité des deux pays à trouver un terrain d’entente pourrait aggraver les tensions et isoler davantage l’Algérie sur la scène internationale.
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