Une nouvelle tragédie de la migration a secoué l’Atlantique. L’ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialisée dans la défense des droits des migrants, a annoncé, ce jeudi, que jusqu’à 50 migrants ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Espagne. Ils voyageaient à bord d’une embarcation partie des côtes mauritaniennes, le 2 janvier, dans l’espoir de rallier les îles Canaries.
Un sauvetage tardif pour un drame évitable
Selon Caminando Fronteras, les autorités marocaines ont secouru, mercredi, 36 rescapés parmi les 86 passagers présents sur le bateau. Parmi les victimes, 44 étaient de nationalité pakistanaise, comme l’a précisé Helena Maleno, directrice de l’ONG. Elle a décrit l’agonie des survivants qui ont dérivé 13 jours en mer sans assistance, avant d’être enfin repérés.
L’ONG a affirmé avoir alerté, dès le 6 janvier, les autorités de plusieurs pays sur la disparition de cette embarcation. En parallèle, le service d’urgence pour migrants en mer, Alarm Phone, avait également signalé l’incident au service espagnol de sauvetage maritime le 12 janvier. Malgré ces multiples alertes, aucune intervention ne semble avoir eu lieu à temps.
Une année 2024 marquée par un triste record
Dans son dernier rapport, Caminando Fronteras a dressé un bilan alarmant : 10.457 décès de migrants ont été enregistrés en 2024, soit une moyenne de 30 morts par jour. La majorité de ces drames se sont déroulés sur la route atlantique, qui relie les côtes de l’Afrique de l’Ouest aux îles Canaries. Ce chemin, particulièrement dangereux, est souvent emprunté par des migrants en provenance de la Mauritanie et du Sénégal.
Helena Maleno a dénoncé sur les réseaux sociaux le manque de réactivité des autorités face à ces tragédies répétées : « L’Atlantique ne peut continuer à être le cimetière de l’Afrique. »
Une indignation grandissante
Fernando Clavijo, président du gouvernement canarien, a exprimé son profond chagrin dans une publication sur X (anciennement Twitter). Il a exhorté l’Union européenne et l’Espagne à prendre des mesures d’urgence :
« Ils ne peuvent plus tourner le dos à ce drame humanitaire. Mes condoléances pour le décès des cinquante dernières victimes. »
Clavijo a également appelé à une action collective pour mettre fin à ces tragédies récurrentes, insistant sur la nécessité d’un cadre politique européen pour répondre à la crise migratoire en mer.
Une crise humanitaire sans fin
Les naufrages de migrants mettent en lumière l’échec collectif des pays européens et africains à répondre de manière efficace à cette crise humanitaire. Si la route atlantique demeure l’une des plus mortelles, les témoignages des survivants rappellent l’ampleur des souffrances endurées par ces populations, fuyant la pauvreté ou les conflits.
La tragédie des 50 migrants disparus au large de l’Atlantique s’ajoute à une longue liste de drames qui continuent de marquer la migration en mer. L’urgence d’une coopération internationale n’a jamais été aussi pressante.
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