Une nomination à un poste important au sein de la police espagnole fait actuellement la une des journaux après une vague de racisme visant une femme marocaine originaire de la ville occupée de Melilla, qui a brillamment gravi tous les échelons.
Fait rare, il a fallu que Leila Idrissi Haj Mohammed soit nommée préfète de police de la ville de Jaén pour déclencher une vive polémique sur les réseaux sociaux. Certains reprochent à la hiérarchie de la police espagnole d’avoir nommé une femme, arabe de surcroît, à un poste aussi important, au détriment d’une personne catholique de souche espagnole.
Toute la presse ibérique s’est saisie de ce sujet et du regain de racisme dangereux, entraînant également dans son sillage une levée de boucliers parmi les féministes.
La concernée, soumise à un devoir de réserve, garde le silence et ne répond pas au flot d’injures qu’elle reçoit, ainsi qu’aux menaces de mort proférées par des groupuscules d’extrême droite, remontés contre la police et le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez. Ces derniers promettent de manifester pour faire annuler cette nomination.
L’événement est d’une extrême gravité, car il s’agit de la première fois qu’une musulmane binationale est promue à un tel grade au sein d’une institution sécuritaire, à la tête des services de police d’une ville importante. Pourtant, Leila Idrissi, âgée de 54 ans, a obtenu cette promotion par le mérite et grâce à son expérience, qui l’a menée en mission à l’ambassade d’Espagne au Maroc et dans d’autres pays.
Sa nouvelle tâche ne risque pas d’être de tout repos. Affaire à suivre.
Par Jalil Nouri
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Tout mon soutien pour Leila Idrissi. Pas facile d’arriver là où elle est parvenue grâce à sa compétence et son abnégation. Elle aurait l’occasion faire respecter la loi lorsqu’elle sera bien en place