Le pain, pilier de la table marocaine et symbole de convivialité, est aujourd’hui au centre d’une controverse qui inquiète les consommateurs et les professionnels du secteur. Le pain vendu de manière informelle dans les rues et les marchés populaires pose des risques majeurs pour la santé publique, selon l’Observatoire marocain de protection du consommateur, qui tire la sonnette d’alarme.
Un danger omniprésent dans les rues et marchés
Selon un communiqué de l’Observatoire, le pain exposé dans les espaces ouverts est souvent soumis à des conditions sanitaires déplorables. Poussière, insectes et absence de contrôle rendent ces produits potentiellement nocifs pour les consommateurs. « Le pain vendu dans ces conditions peut causer de graves problèmes de santé, notamment des intoxications alimentaires », explique Hassan Ait Ali, président de l’Observatoire.
Il souligne également l’importance du pain dans la culture marocaine : « Le pain rassemble les familles autour de la table, mais les dangers liés à son achat dans des lieux non conformes aux normes sanitaires sont souvent négligés. Il est crucial de sensibiliser les citoyens à ces risques. »
Le secteur informel dans la ligne de mire
Hassan Ait Said, président de la Fédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie du Maroc pour la région de Rabat-Salé-Kénitra, n’a cessé d’alerter les autorités compétentes sur la prolifération de l’informel dans le secteur. « Une grande partie de la production de pain se fait dans des garages ou des lieux inadaptés, loin des normes d’hygiène requises. Ces produits se retrouvent ensuite sur les étals des marchés ou dans la rue, mettant en danger la santé des consommateurs », déclare-t-il.
Un appel à renforcer les contrôles et à sensibiliser les citoyens
Pour remédier à cette situation, l’Observatoire marocain de protection du consommateur appelle à intensifier les inspections dans les boulangeries et à appliquer des sanctions strictes contre les contrevenants, conformément à la loi 31.08 relative à la protection du consommateur.
Hassan Ait Ali plaide également pour une meilleure organisation des marchés et des points de vente : « Il faut encourager les vendeurs ambulants à s’installer dans des espaces réglementés, tout en leur offrant des formations sur les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire. »
Le rôle des citoyens dans la lutte contre l’informel
Les consommateurs sont invités à privilégier les boulangeries respectant les standards sanitaires et à signaler toute pratique non conforme. « Chacun peut être un ambassadeur de la sécurité alimentaire en partageant des expériences positives et en sensibilisant son entourage », souligne Hassan Ait Ali.
L’Observatoire recommande également des campagnes de sensibilisation via les médias et les réseaux sociaux pour éduquer le public sur les dangers des produits vendus dans des conditions non contrôlées.
Une priorité nationale pour la santé publique
La santé des citoyens étant en jeu, l’État est appelé à investir davantage dans la régulation du secteur du pain, tout en soutenant les acteurs formels. « La santé est le bien le plus précieux. Assurons-nous de préserver ce trésor en veillant à ce que notre alimentation respecte les normes de sécurité », conclut Hassan Ait Ali.