Depuis plusieurs mois, le prix de l’œuf au Maroc continue de grimper, dépassant désormais 1,50 dirham l’unité, alors qu’il ne coûtait qu’un dirham il y a quelques années. Aujourd’hui, son prix chez les épiciers oscille entre 1,75 et 2 dirhams, et une nouvelle augmentation est redoutée dans les semaines à venir, rejoignant ainsi la liste des produits alimentaires ayant connu des hausses sans retour à la normale.
Un prix qui flambe, une production en recul
Selon les professionnels du secteur, le prix de l’œuf en gros atteint actuellement 1,42 dirham à la ferme, ce qui porte le prix au détail à environ 1,75 dirham ou plus pour le consommateur final. Ce renchérissement s’explique, selon les producteurs, par la baisse de la production nationale, causée par l’augmentation des coûts des matières premières nécessaires à l’élevage des volailles.
Cependant, cette justification est rejetée par les distributeurs, qui s’interrogent sur les véritables raisons de la baisse de la production et rappellent que les prix des aliments pour volailles bénéficient d’un certain niveau de soutien.
Ramadan et perspectives d’évolution des prix
Si certains redoutent une flambée des prix à l’approche du mois de Ramadan, période où la consommation d’œufs explose, les professionnels estiment néanmoins que le prix ne devrait pas atteindre 2 dirhams l’unité.
Khalid Ezzaiem, président de l’Association nationale des producteurs d’œufs, reconnaît que les prix sont élevés, mais relativise en affirmant que l’œuf reste un produit accessible pour une grande partie des Marocains. Toutefois, il souligne que l’absence de soutien financier de la part du ministère de l’Agriculture ne permet pas une relance rapide du secteur.
Khalid Idrissi, secrétaire général de l’Association nationale des commerçants et distributeurs d’œufs au Maroc, confirme que la production annuelle est en baisse, passant de 24 millions d’unités il y a trois ans à 17 millions en 2024. Cette situation contribue directement à la tension sur les prix, bien que d’autres facteurs liés à la chaîne de distribution jouent également un rôle dans la formation du prix final payé par le consommateur.
Un flou persistant autour des prix
Le débat reste entier sur la corrélation réelle entre la hausse des coûts des matières premières et l’augmentation du prix de l’œuf. Si les producteurs y voient une conséquence inévitable, les distributeurs pointent du doigt des marges floues qui rendent difficile une transparence totale sur la formation des prix.
En attendant, pour les consommateurs marocains, l’œuf, autrefois un aliment abordable, devient un produit en tension, avec un prix qui oscille entre 1,75 et 2 dirhams chez les épiciers.
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