Les syndicats à l’origine de la grève générale de deux jours, qui aurait été suivie mercredi, selon eux, à une moyenne de 90 % en fonction des différents secteurs ayant répondu à l’appel, se félicitent de la mobilisation enregistrée le premier jour et promettent d’autres actions futures, crescendo, jusqu’à l’été prochain.
Est-ce à dire que le dialogue social est rompu et que le climat est empoisonné par le manque de flexibilité et d’écoute du gouvernement, comme le lui reprochent les syndicats ? Il n’y a qu’un pas que les analystes des mouvements sociaux franchissent allègrement, eux qui n’avaient pas misé sur une telle issue porteuse de conflits.
Car les centrales, à l’exception de celles proches des partis de la majorité, appellent déjà à de nouvelles actions dans les prochaines semaines et à un durcissement du ton en élargissant leurs revendications à la revalorisation des salaires pour faire face à l’augmentation vertigineuse du coût de la vie. Mais derrière ce raidissement se cache aussi une politisation du dossier revendicatif, puisqu’elles justifient leur grogne non pas sur la forme, mais sur le fond, en reprochant au gouvernement un passage en force de la loi sur le droit de grève ainsi que d’autres méthodes peu orthodoxes durant les négociations.
Emporté par son inexpérience en matière de tractations sensibles, le ministre Sekkouri s’est engagé dans une conclusion d’accord au forceps, voulant aller vite sans tenir compte du rapport de force et de ses conséquences sur le climat social.
Déjà engagés dans les préparatifs électoraux, les partis de la majorité au gouvernement ne s’attendaient certainement pas à un tel revers.
Par Jalil Nouri
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