Alphabet, société mère de Google, a annoncé mercredi la suspension de ses programmes de diversité en matière d’embauche, s’alignant ainsi sur les récentes décisions de grands groupes américains comme Disney, McDonald’s, Ford et Meta. Cette décision s’inscrit dans le sillage des directives de l’administration Trump.
Dans son rapport annuel aux investisseurs, le géant technologique a notamment supprimé une phrase emblématique présente depuis 2021 : « Chez Alphabet, nous nous engageons à intégrer la diversité, l’équité et l’inclusion dans toutes nos actions et à développer une main-d’œuvre représentative de nos utilisateurs. »
Contacté par l’AFP, Google a confirmé l’abandon de ses objectifs de recrutement liés à la représentation de différents groupes démographiques. Ces programmes DEI (Diversité, Équité et Inclusion), hérités du mouvement des droits civiques des années 1960, visaient à promouvoir l’égalité des chances en considérant des critères comme l’origine ethnique, le genre, le handicap, l’orientation sexuelle ou l’expérience militaire dans les processus de recrutement.
Cette évolution survient dans un contexte politique particulier. Dès son premier jour à la Maison Blanche, le président américain a déclaré « illégaux » les programmes et politiques de diversité au sein du gouvernement fédéral. Un porte-parole de Google a précisé que l’entreprise reste engagée à créer un environnement de travail équitable, tout en adaptant sa terminologie et ses pratiques aux récentes décisions judiciaires et ordonnances exécutives.
Les entreprises américaines justifient ce revirement par une décision de la Cour suprême de 2023 qui a mis fin à la discrimination positive dans les admissions universitaires. Cependant, certaines entreprises maintiennent leur cap : Apple, par exemple, a récemment rejeté une proposition d’actionnaires visant à supprimer ses programmes DEI.
Alphabet, qui emploie plus de 183 000 personnes dans le monde, présente dans son rapport de diversité 2024 une main-d’œuvre composée de 34% de femmes et 5,7% d’employés noirs, contre respectivement 32% et 3,7% en 2020. Cette évolution témoigne des efforts réalisés ces dernières années, désormais remis en question par ce changement de politique.
La controverse autour des programmes de diversité s’inscrit dans un débat plus large sur l’équité en entreprise, illustré notamment par les propos de Mark Zuckerberg, PDG de Meta, qui a récemment critiqué certaines approches de la diversité en entreprise lors d’un podcast conservateur.