Alors que le Maroc traverse une crise du pouvoir d’achat sans précédent, une nouvelle menace plane sur le portefeuille des citoyens : l’augmentation des tarifs de péage sur les autoroutes. Cette éventualité, évoquée récemment par le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, inquiète fortement les usagers. Dans un pays où la vie devient de plus en plus chère, où le coût du logement, de l’alimentation et de l’énergie ne cesse de grimper, s’attaquer au prix du transport apparaît comme une goutte de trop dans un vase déjà bien rempli.
Un projet justifié par l’endettement d’ADM, mais aux dépens des citoyens
Selon le ministre, la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) fait face à un endettement croissant et des coûts d’entretien de plus en plus élevés. Il rappelle que les tarifs de péage n’ont pas évolué depuis 2005, alors que les coûts de construction ont explosé. Une justification qui ne convainc pas tout le monde.
Car si ADM peine à équilibrer ses finances, pourquoi faudrait-il encore une fois que ce soit le citoyen qui paie la facture ? En pleine inflation, alors que le panier moyen des ménages s’appauvrit, augmenter le péage reviendrait à pénaliser encore plus une population déjà asphyxiée par la cherté de la vie.
Des tarifs déjà bien trop élevés pour de nombreux usagers
Certes, le ministre a mentionné que les prix des péages marocains sont inférieurs à ceux de nombreux autres pays, mais peut-on vraiment comparer la situation du Maroc avec celle d’États où le pouvoir d’achat est bien plus élevé ? Une famille qui utilise l’autoroute pour des trajets réguliers vers son lieu de travail ou pour des déplacements interurbains subit déjà une lourde charge financière.
Pour les entreprises et les transporteurs routiers, une hausse des tarifs se traduirait par une augmentation des coûts de transport, qui seraient inévitablement répercutés sur les prix finaux des produits. En d’autres termes, cette décision risquerait d’alimenter encore plus l’inflation et de faire grimper le prix des marchandises, impactant directement les consommateurs.
Des alternatives existent, pourquoi ne pas les explorer ?
Plutôt que de ponctionner encore plus les automobilistes, d’autres pistes auraient pu être envisagées. ADM a déjà restructuré une partie de sa dette, mais pourquoi ne pas aller plus loin en mettant en place un système de gestion plus optimisé ?
Le ministre évoque la nécessité de rendre le réseau autoroutier plus viable économiquement, notamment en renforçant le développement des infrastructures et en optimisant l’exploitation des espaces situés aux abords des autoroutes. Ne serait-il pas plus judicieux d’exploiter ces pistes avant d’opter pour une solution radicale qui pénaliserait les usagers ?
Un ras-le-bol généralisé face à l’explosion du coût de la vie
Aujourd’hui, ce projet s’ajoute à une longue liste de hausses qui étranglent le citoyen marocain : prix des carburants en hausse constante, loyers qui explosent, coût de l’alimentation qui devient insoutenable… À quel moment l’État prendra-t-il conscience que la population ne peut plus absorber ces augmentations successives ?
Si le gouvernement souhaite réellement améliorer les infrastructures, il doit trouver d’autres sources de financement que les poches des Marocains. Car une chose est certaine : les citoyens ne supporteront pas une nouvelle hausse injustifiée.
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