La ville de Casablanca a décidé de mettre un terme à l’anarchie des gardiens de voitures, devenus omniprésents dans les rues et quartiers, imposant leurs propres tarifs et suscitant l’exaspération des automobilistes. Une mesure radicale a été prise : la municipalité suspend l’émission et le renouvellement des permis de gardiennage et prévoit de déléguer la gestion du stationnement à la société de développement local Casa Environnement. Une nouvelle qui suscite à la fois soulagement et controverse.
Une réforme pour en finir avec l’anarchie
Ce jeudi, lors de la session communale, la ville de Casablanca devrait adopter un projet de convention confiant la gestion des parkings à Casa Environnement. L’objectif est clair : remplacer le système actuel par des parcmètres, généralisés sur l’ensemble de la ville, pour mieux organiser le stationnement et mettre fin aux abus des gardiens informels.
Cette initiative répond à une demande croissante des citoyens, lassés de devoir payer des sommes arbitraires pour stationner leur véhicule, parfois même sur des places publiques censées être gratuites. Pour Moulay Ahmed Afilal, adjoint au maire de Casablanca, cette réforme apportera une double avancée : rétablir l’ordre et augmenter les revenus de la ville grâce à une tarification claire et réglementée.
Des oppositions et des interrogations
Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Le président de l’Association nationale Sanad pour la justice sociale, représentant des gardiens de voitures, a exprimé son désaccord. Il considère cette délégation comme illégale, arguant que Casa Environnement est une société spécialisée dans l’environnement et non dans la gestion du stationnement.
De nombreux gardiens de parkings réglementés se disent prêts à intégrer des entreprises et obtenir des licences officielles plutôt que de voir ce marché confié à une société n’ayant pas initialement cette vocation. La question de la reconversion de ces travailleurs reste donc en suspens et pourrait donner lieu à des tensions dans les prochains mois.
Une décision qui doit faire école dans d’autres villes
Si cette réforme est saluée à Casablanca, elle soulève une interrogation majeure : à quand une action similaire à Rabat, Marrakech, Fès ou Tanger ? Dans ces grandes villes, les automobilistes subissent les mêmes pressions, les mêmes abus, et une situation souvent incontrôlable. À Rabat, par exemple, plusieurs artères sont envahies par des gardiens autoproclamés qui dictent leurs règles, parfois de manière agressive.
La réussite de l’expérience casablancaise pourrait donc inciter d’autres municipalités à suivre le même chemin, à condition que la mise en place des parcmètres soit bien encadrée et offre une alternative aux travailleurs concernés.
Le combat contre l’anarchie des gardiens de parkings ne fait que commencer. La balle est désormais dans le camp des autres grandes villes marocaines.
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