Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a vivement rejeté dimanche le projet controversé du président américain Donald Trump visant à expulser les habitants de la bande de Gaza et à placer ce territoire sous contrôle américain.
Lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Istanbul, avant de s’envoler pour la Malaisie, le dirigeant turc a martelé son opposition à toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens. « Personne n’a le pouvoir de déplacer les habitants de Gaza hors de leur patrie éternelle qui existe depuis des milliers d’années », a-t-il déclaré, soulignant que « Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est appartiennent aux Palestiniens ».
Une proposition qui suscite un tollé mondial
L’initiative de Trump, dévoilée lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit l’expulsion de plus de deux millions de Palestiniens et la transformation de Gaza en une prétendue « Riviera ». Une idée que Netanyahu a saluée comme « la première bonne idée que j’ai entendue » à propos du sort de ce territoire sous blocus depuis près de deux décennies.
Mais cette déclaration a provoqué une vague d’indignation à travers le monde, notamment au sein des pays arabes et musulmans, qui dénoncent un projet « colonialiste » visant à effacer l’identité palestinienne.
La Turquie affiche un soutien sans faille à la cause palestinienne
Pour Erdogan, cette proposition américaine est tout simplement irrecevable. « Les propositions sur Gaza présentées par la nouvelle administration américaine sous la pression des dirigeants sionistes ne valent pas la peine d’être discutées », a-t-il affirmé, confirmant ainsi la position constante de la Turquie en faveur des droits du peuple palestinien.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a lui aussi condamné fermement cette idée lors d’une interview à la télévision palestinienne. « Le déplacement des Palestiniens est inacceptable », a-t-il déclaré, relayé par l’agence de presse Anadolu.
Un projet flou aux ambitions suspectes
De son côté, Trump a assuré vouloir transformer Gaza en un territoire « incroyable », sans toutefois préciser comment il comptait expulser les habitants qui y vivent depuis des générations. « Les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza et nous y ferons du bon travail. Elle nous appartiendra », a-t-il lancé, des propos qui ont renforcé les inquiétudes quant aux véritables intentions de Washington.
Un front de résistance face à l’ingérence américaine
Le projet américain de dépeuplement forcé de Gaza marque une nouvelle escalade dans le conflit israélo-palestinien et met en lumière les ambitions hégémoniques de Washington. Face à cette menace, la communauté internationale, et en particulier les nations arabes et musulmanes, doivent réagir avec fermeté pour empêcher un exode forcé qui serait une violation flagrante du droit international.
Le refus catégorique d’Erdogan et de la Turquie constitue un signal fort contre toute tentative d’ingérence visant à redessiner la carte du Moyen-Orient selon les seuls intérêts américains et israéliens.
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