Transparency International a publié son rapport annuel sur l’indice de perception de la corruption dans le secteur public, couvrant 180 pays à travers le monde. Une fois encore, le Maroc affiche une performance inquiétante, reculant d’une place pour se retrouver à la 99ᵉ position avec un score de 37 sur 100. Ce classement confirme une tendance préoccupante qui ne cesse de s’aggraver depuis plusieurs années.
Une dégradation continue depuis 2018
Alors qu’en 2018, le Maroc obtenait un score de 43, son meilleur résultat de la dernière décennie, la trajectoire depuis lors est alarmante. En 2019, le pays chute à 41 points, puis 40 en 2020, avant de descendre à 39 en 2021. L’érosion se poursuit avec 38 points en 2022 et 2023, pour atteindre en 2024 l’un de ses pires niveaux historiques avec 37 points. Seule l’année 2015 avait enregistré un score plus bas, avec 35 points.
Cette dégradation constante illustre les difficultés du Maroc à mettre en place des réformes efficaces contre la corruption. Depuis la pandémie de COVID-19, la situation semble s’être encore aggravée, avec des mécanismes de contrôle qui peinent à endiguer les pratiques frauduleuses dans l’administration et les marchés publics.
À la traîne dans le monde arabe
En comparaison avec d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, le Maroc fait pâle figure. La moyenne régionale de l’indice de perception de la corruption est de 39/100, un niveau déjà parmi les plus bas du monde, et le Maroc se situe en dessous de cette barre.
Les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite se démarquent par des avancées notables, avec des scores respectifs de 68 et 59, enregistrant une progression de 10 points depuis 2019. Transparency International attribue cette amélioration à l’essor de la numérisation, qui permet une meilleure détection des pratiques corruptives.
Dans la région du Maghreb, la Tunisie devance le Maroc avec 39 points et une 92ᵉ place mondiale. L’Algérie, quant à elle, se positionne à la 107ᵉ place avec 34 points, suivie de la Mauritanie (30 points, 130ᵉ) et de la Libye, en queue de peloton avec seulement 13 points (173ᵉ place).
Une évaluation basée sur des critères internationaux
L’indice de perception de la corruption repose sur la collecte et l’analyse de données provenant de 13 enquêtes et évaluations réalisées par des institutions de renom, telles que la Banque mondiale et le Forum économique mondial. Transparency International compile ces données pour établir le classement annuel et appelle les gouvernements à adopter des politiques rigoureuses afin de lutter contre la corruption et restaurer la confiance du public.
Un signal d’alarme pour les autorités marocaines
Si le recul du Maroc peut sembler léger dans le classement, il traduit une dynamique négative qui ne fait que s’intensifier. La corruption reste un frein majeur au développement économique et à la confiance des citoyens envers les institutions. Face à ces résultats inquiétants, des mesures concrètes et durables s’imposent. Sans une réforme en profondeur et une volonté politique forte, le Maroc risque de continuer sa descente dans ce classement mondial, au détriment de son attractivité économique et de sa crédibilité à l’international.
.
Dommage qu’on arrive pas à lutter contre la corruption. Il est temps de trouver des solutions réelles
Il est absolument urgent ,même vital de mettre fin à ce virus cancerigène qui continue à gangrèner notre pays …les classements qui sortent son là pour le confirmer