Quatorze années sont passées depuis la vaste mobilisation des jeunes pour la démocratie et contre les disparités criardes au sein de la société marocaine, dans la foulée du « Printemps arabe », qui a secoué de nombreux pays au Machrek et au Maghreb.
Que reste-t-il de ce mouvement ? Pas grand-chose, ont constaté les grappes d’éternels militants réunis ce jeudi à Rabat pour commémorer cette date et tenter de se rassembler autour d’elle afin que la flamme du combat ne s’éteigne jamais au Maroc.
« Seuls les slogans changent », disent certains d’entre eux, « mais pas la réalité sur le terrain », car les maux du pays ne trouvent pas de thérapies en raison de la désaffection politique, qui ne sert que de paravent pour amortir les chocs de tous ordres.
Les partis restent la cible de leur désamour pour les institutions, ces formations de divers horizons qui, à leurs yeux, polluent le débat public et nuisent aux tentatives de renouvellement des élites ainsi qu’à l’éveil des consciences, qu’il devient difficile de galvaniser. Le mal, toujours selon les nostalgiques du combat pour la démocratie, le progrès social et la lutte contre les inégalités de toutes sortes, est à trouver dans l’enseignement, qui ne parvient plus à former le Marocain de demain, capable d’assumer ses droits et devoirs et de prendre son destin en main dans son pays.
Ces fragments d’analyses, entendus parmi les fidèles à l’esprit du « 20 Février » venus le ressusciter face au Parlement, ont tout l’air d’un « déjà-entendu », mais ces discours de circonstance n’ont-ils pas le mérite d’être restés dans l’histoire contemporaine, alors que les médias, en général, ont tendance à oublier cette parenthèse ?
Par Jalil Nouri