Dans le cadre de la trêve en vigueur depuis le 19 janvier, le Hamas a relâché, samedi, six otages israéliens détenus à Gaza, en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens. Cet échange marque une nouvelle étape dans les négociations en cours, alors que le conflit, qui dure depuis plus de quinze mois, continue de ravager le territoire palestinien.
Une libération mise en scène
Comme lors des précédentes libérations, le mouvement islamiste palestinien a mis en scène la restitution de cinq otages en les exhibant sur des podiums devant des affiches rendant hommage à ses combattants tués. Armés et cagoulés, les combattants du Hamas ont ensuite remis les otages au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui les a transférés à l’armée israélienne pour leur retour en Israël.
Le sixième otage, Hicham al-Sayed, un Israélien d’origine bédouine captif à Gaza depuis près de dix ans, a été libéré à l’écart des caméras.
Parmi les six otages relâchés, quatre avaient été enlevés lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël, une offensive qui a déclenché la guerre actuelle à Gaza.
Un échange asymétrique
Selon le Club des prisonniers palestiniens, la libération des otages israéliens a été accompagnée de la remise en liberté de 602 détenus palestiniens, dont 108 ont été expulsés des territoires palestiniens. Cet échange intervient après la confirmation de la mort de Shiri Bibas, kidnappée avec ses deux enfants lors de l’attaque du 7 octobre.
Les scènes de libération ont été marquées par la présence de combattants armés déployés à Rafah et à Nousseirat, sous des drapeaux du Hamas flottant sur des bâtiments détruits. Des otages, visiblement affaiblis, ont été contraints de prononcer quelques mots face aux caméras du Hamas avant d’être transférés vers Israël.
De lourdes pertes humaines et un conflit sans issue immédiate
À Tel-Aviv, des centaines d’Israéliens ont suivi en direct la libération des otages, mêlant sanglots et explosions de joie. En parallèle, la confirmation du décès de Shiri Bibas et de ses deux enfants a suscité une vague de colère et de douleur en Israël.
Depuis le début du conflit, le bilan humain est dramatique : 1.215 morts du côté israélien, principalement des civils, incluant les otages tués en captivité. De son côté, l’offensive israélienne a causé la mort de plus de 48.319 personnes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, un chiffre jugé fiable par l’ONU.
Alors que la première phase de l’accord de libération doit s’achever le 1er mars, avec un total de 33 otages échangés contre 1.900 détenus palestiniens, le Hamas s’est dit prêt à négocier une seconde phase. Cette dernière pourrait aboutir à la libération complète des otages restants et potentiellement mettre un terme au conflit.
Cependant, les tensions entre les deux camps ralentissent ces négociations, laissant planer l’incertitude sur l’avenir de cette trêve fragile et des discussions en cours.
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