La Confédération Démocratique du Travail (CDT) a organisé, ce dimanche à Casablanca, une grande marche de protestation nationale pour exprimer son opposition au projet de loi organique sur le droit de grève et dénoncer la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens due à la flambée des prix des produits de première nécessité et des carburants.
La manifestation, qui a pris son départ depuis le quartier de Derb Omar, a rassemblé un grand nombre de militants syndicaux venus de différentes villes du Maroc. Une forte présence sécuritaire a accompagné la marche, sans incidents notables.
Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Pourquoi nous protestons ? Pour préserver notre droit de grève » et « Pourquoi nous protestons ? Parce que la vie devient trop chère », exprimant leur rejet des politiques publiques du gouvernement et leur ras-le-bol face à la crise économique et sociale qui secoue le pays.
Pour Younes Firachin, membre du bureau exécutif de la CDT, cette mobilisation est une réponse à des politiques gouvernementales qui, selon lui, vont à l’encontre des intérêts des travailleurs. Il rappelle que cette marche s’inscrit dans une série de mobilisations, dont la grève du 5 février dernier, qui a démontré, selon lui, l’ampleur de la crise politique et économique actuelle.
L’un des principaux motifs de cette contestation est l’adoption du projet de loi organique encadrant le droit de grève, sans consultation préalable des syndicats. Pour la CDT, ce texte limite fortement la liberté syndicale et représente un recul des acquis sociaux.
D’autres réformes jugées « régressives » sont également pointées du doigt, notamment l’intégration de la CNOPS à la CNSS et la réforme des retraites, perçues comme des décisions imposées sans concertation.
Dans un communiqué officiel, la CDT accuse le gouvernement de renier ses engagements envers les partenaires sociaux, contribuant ainsi à l’aggravation de la précarité, de la corruption et des inégalités sociales.
Les protestataires ont appelé à un dialogue social véritable et équitable, avertissant que d’autres formes de mobilisation pourraient suivre si le gouvernement persiste dans son approche unilatérale. La CDT exige notamment une révision des réformes contestées et des mesures urgentes pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens.
Alors que la colère sociale monte, le gouvernement saura-t-il désamorcer cette crise ou choisira-t-il d’imposer ses réformes au risque d’un durcissement du mouvement syndical ?
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