Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a révélé, lors d’un point de presse à Salé, que la cellule terroriste récemment démantelée dans plusieurs villes marocaines faisait partie d’un projet stratégique de la « wilaya de Daech au Sahel », visant à établir une branche au Maroc. Cette découverte met en lumière la volonté des groupes terroristes sahéliens d’étendre leur influence et d’exécuter des opérations au sein du Royaume
Selon Cherkaoui Habboub, directeur du BCIJ, la cellule démantelée ne se contentait pas de planifier des attentats, mais elle suivait une stratégie dictée par le « Comité des opérations extérieures » de Daech au Sahel. Ce comité avait ordonné la mise en place d’un comité restreint pour coordonner les actions terroristes, tout en assurant la transmission directe des ordres et des plans d’exécution.
L’enquête a révélé que 12 suspects âgés de 18 à 40 ans ont été arrêtés, la plupart ayant un niveau scolaire limité et exerçant des métiers précaires. Une caractéristique souvent exploitée par les groupes terroristes pour recruter des individus vulnérables.
Les services de renseignement marocains ont identifié des liens étroits entre cette cellule et des cadres terroristes opérant au Sahel, notamment ceux ayant été dirigés par Adnan Abou Walid al-Sahraoui avant sa mort. L’enquête a également mis en lumière une incitation directe des membres de la cellule à exécuter des attaques, à travers un enregistrement vidéo récent, suggérant un passage imminent à l’action.
Cette cellule terroriste a été neutralisée peu de temps après le démantèlement d’une autre structure à Had Soualem, confirmant que le Maroc reste une cible prioritaire pour les groupes extrémistes actifs dans le Sahel. En raison de son engagement dans la lutte antiterroriste et de sa coopération sécuritaire internationale, le Royaume demeure dans la ligne de mire des organisations djihadistes, qui cherchent à y implanter des bases logistiques et humaines.
Les services de sécurité marocains ont déjà démantelé plus de 40 cellules terroristes liées au Sahel et à l’Afrique subsaharienne, dont certaines spécialisées dans l’acheminement de combattants vers des camps d’entraînement paramilitaires. D’autres ont tenté d’établir des bases opérationnelles pour planifier des attaques sur le territoire marocain.
Les enquêtes ont mis en lumière des méthodes similaires utilisées par plusieurs cellules démantelées ces dernières années, notamment celle de Tanger en 2005 et celle d’Amgala en 2011, toutes deux liées à des groupes terroristes opérant au Sahel et soutenues par des réseaux transfrontaliers du crime organisé.
Le BCIJ souligne que les groupes affiliés à Daech en Afrique élargissent leurs activités, en recrutant des combattants étrangers et en renforçant leur présence dans les zones instables. L’exemple le plus récent est l’attaque du 31 décembre 2024 au Puntland (Somalie), menée exclusivement par des combattants étrangers, dont deux kamikazes marocains.
Face à une menace persistante, le Maroc maintient une vigilance absolue et renforce sa coopération sécuritaire avec ses partenaires internationaux, afin de contrer toute tentative d’implantation terroriste sur son territoire.
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Immense bravo au Bureau central d’investigations judiciaires d’agir si efficacement !